JUSTICE - Un habitant de Besançon a été condamné, ce vendredi, à 3 mois de prison avec sursis et 220 heures d’intérêt général. Il avait harcelé au téléphone la ministre du travail Myriam El Khomri, en septembre dernier.
Il était sans doute désœuvré, il avait envie de faire une bonne blague. Il a composé des numéros de téléphone au hasard et poussé des "gémissements féminins". Et puis il a rappelé, encore et encore. Pas de chance, l’une des victimes n’est autre que… Myriam El-Khomri, la ministre du Travail, qui a porté plainte. L’homme a été condamné à 3 mois de prison avec sursis, et 220 heures de travail d’intérêt général. L’histoire est rapportée par l’Est républicain ce vendredi.
Pendant quatre jours, à la mi-septembre dernier, la ministre du Travail a en effet subi des appels incessants de la part d’un numéro caché. Quand elle décrochait, au début, personne ne parlait. Mais elle entendait, bien distinctement, "des cris de jouissance féminine". Le 16 septembre dernier, excédée d’avoir été à nouveau harcelée alors qu’elle était en pleine interview sur une radio, elle avait porté plainte.
À mon âge, on ne fait pas des trucs comme ça
Le prévenu, à l'audience
Les enquêteurs ont vite remonté la piste, et trouvé l’auteur des appels. Le petit plaisantin était en fait un habitant de Besançon, âgé de 32 ans, qui alterne périodes d’intérim et de RSA. Il a été poursuivi pour "appels téléphoniques malveillants réitérés". Il était déjà titulaire de 19 mentions sur son casier judiciaire.
Devant le tribunal jeudi, le jeune homme a assuré ne pas connaître son éminente interlocutrice. "Je ne savais pas que Myriam El Khomri était ministre !", dit-il dans des propos rapportés par l’Est républicain. Elle était pourtant au cœur de l’actualité, avec les mobilisations contre la loi Travail mais il a confessé "ne jamais écouter les infos". Il a ainsi expliqué ne rien avoir contre la ministre, mais avoir composé son numéro "au hasard, comme plein d’autres, pour faire le con".
En effet, de multiples autres numéros ont été relevés sur son téléphone. Il composait en fait les numéros de façon aléatoire et, si l’interlocuteur décrochait, il lui "infligeait dans l’oreille ses imitations de gémissements féminins et autres bandes son de films pornographiques", explique le journal local. Il a toutefois reconnu qu’"à mon âge, on ne fait pas des trucs comme ça. C’est des gamineries, les policiers me l’ont d’ailleurs dit". Le prévenu a été condamné à 3 mois avec sursis et 220 heures de travail d’intérêt général.