Infanticide de Berck : Adélaïde "n'était pas une enfant de l'ombre"

par Maud VALLEREAU
Publié le 17 novembre 2014 à 17h50
Infanticide de Berck : Adélaïde "n'était pas une enfant de l'ombre"

TEMOIGNAGE - Le père de la petite Adélaïde, abandonnée par sa mère sur une plage de Berck-sur-Mer à la marée montante en novembre 2013, s'est exprimé sur Europe 1. Pour l'ex-compagnon de Fabienne Kabou, mise en examen pour assassinat, l'enfant, qui n'avait pas été déclarée civilement, n'était pas une petite fille cachée.


Le corps de la petite Adélaïde avait été retrouvée par des pêcheurs sur la plage de Berck-sur-Mer.
Le corps de la petite Adélaïde avait été retrouvée par des pêcheurs sur la plage de Berck-sur-Mer. - DENIS CHARLET / AFP

Près d'un an après le drame, le père de la petite Adélaïde, retrouvée morte sur une plage de Berck-sur-Mer , s'est confié lundi au micro d' Europe 1 . Ce témoignage d'un homme éperdu de chagrin tranche avec l'image du père indifférent dépeint au début de l'enquête. "C'était une petite fille merveilleuse, on l'adorait. Je me souviens même un soir, nous étions tous les trois ensemble, j'avais dit à Fabienne, dans un moment de tendresse : Si ce n’est pas ça le paradis, je ne sais pas ce que c'est", raconte l'ancien compagnon de Fabienne Kabou, soupçonnée d'avoir assassiné la fillette de 15 mois en l'abandonnant sur cette plage du Pas-de-Calais à la marée montante.

"Je m'en occupais quotidiennement comme un père s'occupe d'une petite fille (...) Les gens me voyaient avec elle", se défend ainsi l'artiste de 63 ans, décrit comme peu préoccupé par cette enfant non désirée. Pas même quand sa compagne de 27 ans sa cadette lui avait raconté peu avant le drame avoir confié leur fille à sa mère au Sénégal. Il l'avait cru sans demander plus de détails.

"Elle me disait qu'elle l'avait déclarée"

"Adélaïde n'était pas du tout une petite fille de l'ombre", répète-t-il alors que certains de ses proches affirment l'inverse. Ces derniers ignoraient l'existence de l'enfant. Tout comme l'administration : Adélaïde, née au domicile du couple à Saint-Mandé (Val-de-Marne) , n'a jamais été déclarée à l'état civil. "C'est plutôt de la responsabilité de Fabienne. Elle me disait qu'elle l'avait déclarée sous son nom. Elle m'a dit immédiatement : 'elle, elle est à moi'. Je pense que ça veut tout dire", rétorque celui s'est désormais constitué partie civile.

S'il dit ne pas pouvoir "pardonner" à la mère de son enfant, il estime que "dans un certain sens, elle n'est pas responsable". La première expertise psychiatrique de Fabienne Kabou, décrite comme une jeune femme très intelligente, avait conclu à l'absence de pathologie psychique. Mais les experts avaient précisé que son discernement était "altéré" au moment des faits. Lors de son audition, cette thésarde issue d'une famille sénégalaise catholique aisée avait fait allusion à une force inconnue qui l'avait poussée à commettre l'irréparable. Le père d'Adélaïde a toujours cru à cette hypothèse, évoquant "un rite culturel", la légende de Mami Wata, dont le royaume se trouve au fond de l'eau.

EN SAVOIR + >> Notre dossier sur le drame de Berck-sur-Mer


Maud VALLEREAU

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