INFO LCI - Les proches de Sélom et Matisse, fauchés par un TER à Lille, vont créer une association contre les violences policières

Anaïs Condomines
Publié le 3 janvier 2018 à 17h40, mis à jour le 3 janvier 2018 à 17h51
INFO LCI - Les proches de Sélom et Matisse, fauchés par un TER à Lille, vont créer une association contre les violences policières
Source : Capture d'écran Facebook "Justice pour Sélom et Matisse"

INFO LCI - Les proches de Sélom et Matisse, morts après avoir été happés par un TER le 15 décembre dernier, organisent une marche blanche le 13 janvier prochain, à Lille. Le père de Sélom y annoncera la création de l'association "vigi-citoyen", via laquelle il entend aider à la prise en charge des victimes de violences policières. Des violences policières suspectées par la famille qui sont toujours aujourd'hui au cœur de l'enquête.

La mobilisation se poursuit en mémoire de Sélom et Matisse, ces deux jeunes hommes de 18 et 20 ans, morts après avoir été happés par un TER le 15 décembre dernier, à Lille. Sur Facebook, une marche blanche est annoncée le 13 anvier prochain, à 15 heures, au départ de la place Madeleine Caulier "pour réclamer la vérité et la justice". Selon nos informations, la création de l'association "vigi-citoyen", pour lutter contre les violences policières, sera annoncée à cette occasion. 

Capture d'écran Facebook

Car il plane encore autour de la mort des deux jeunes lillois une question essentielle : y a-t-il eu un contrôle de police avant que Sélom et Matisse, accompagnés de deux autres amis, escaladent un mur et se retrouvent à courir le long des voies ferrées ? C'est en tout cas la version d'un rescapé de l'accident, témoin direct des faits. Interrogé par France 3 quelques jours après le drame, Aurélien, 20 ans, assure : "On était posés tranquillement avec mes amis ici, à fumer un petit joint. Tout à coup, la police est venue à 6, matraque à la main. Nous, comme on a l'habitude de se faire frapper par eux, on ne voulait pas se faire frapper. On était obligés de partir. Et le seul endroit pour partir, c'était les rails."

Une version d'abord catégoriquement démentie par le parquet de Lille qui indique ainsi très peu de temps après les faits :  "Toutes les vérifications effectuées jusqu'à maintenant viennent contredire ce type de rumeur qui ne repose sur aucun fondement en l'état." Avant de revenir partiellement sur ses déclarations, quelques jours plus tard, en précisant qu'une patrouille se trouvait bien à proximité du lieu du drame ce jour-là : "La seule intervention de services de police dans cette zone est celle d'une équipe de la Brigade spécialisée de terrain (BST) qui a été appelée pour une altercation à la Cité Saint-Maurice", concède le procureur par voie de communiqué.

Nous réclamons justice et vérité pour nos deux garçons
Claude Tonato

Aujourd'hui, moins de trois semaines après le drame, Claude Tonato, le père de Sélom - qui sortait d'une formation militaire et se consacrait alors à une formation en jeux vidéo - se montre sceptique : "J'ai l'impression que la police ne veut pas raconter ce qu'il s'est passé. Pourquoi changer de versions plusieurs fois, alors que les amis de mon fils parlent de ce qu'ils ont vu ? Nous réclamons la vérité sur cette affaire, pour que justice soit faite pour nos deux garçons." Néanmoins, même si les proches des victimes et les forces de l'ordre campent chacun sur leurs positions, les parents appellent à l'apaisement. L'association "Vigi-citoyen", dont Claude Tonato entend annoncer la création le 13 janvier prochain, lors du rassemblement auquel devraient participer plusieurs collectifs engagés contre les violences policières, n'a pas d'ambition vengeresse. Elle "veillera à ce que chaque citoyen victime - de violences policières notamment - puisse laisser son témoignage et être contacté par un avocat, pour que ces faits ne demeurent plus impunis" nous explique-t-il. 

En attendant des évolutions de l'enquête, l'avocat Franck Berton qui défend les familles des deux victimes annonçait le 21 décembre dernier son intention de déposer plainte pour "homicide volontaire", "mise en péril de la vie d'autrui" et "non-assistance à personne en danger" afin de voir se réaliser "une enquête en bonne et due forme". Sollicité ce mercredi 3 janvier par LCI, il n'a pas donné suite. 


Anaïs Condomines

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