TERRORISME - D’après nos informations, le nom de l’ancien braqueur radicalisé se retrouve mêlé à ceux de terroristes présumés arrêtés la semaine dernière en France et en Belgique pour un supposé projet d’attentat imminent.
Son nom est associé aux prémices du djihadisme et du terrorisme islamiste en France. Sous les verrous depuis une quinzaine d’années, Lionel Dumont, l’une des figures du "gang de Roubaix", s’est récemment retrouvé à nouveau au cœur d’une enquête anti-terroriste. Des agents de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) ont ainsi payé une visite la semaine dernière à l’ex-braqueur fanatisé aujourd’hui âgé de 46 ans dans sa cellule de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais).
En lien avec les deux islamistes arrêtés pour tentative d'attentat
Car le "ch’ti d’Allah", comme on le surnomme - il a été condamné en 2002 à 25 ans de prison pour une impressionnante série de braquages, en 1996, avec ses neuf complices islamistes radicaux - , semble avoir des relations sulfureuses. Lionel Dumont, un vétéran du djihadisme armé, est en effet un proche de Salah Ghemit et d’Akim Saouti, deux terroristes présumés qui ont fait la semaine dernière la "Une" des journaux.
Ghemit, un islamiste français de 42 ans qui a passé 13 ans en prison pour une série de braquages, de violences et pour une évasion, ainsi que Saouti, un Belge radicalisé de 40 ans, ont été incarcérés le week-end dernier dans le cadre d’une enquête franco-belge. Tous sont soupçonnés avec un troisième complice d’avoir préparé un attentat. En perquisitionnant un box situé à Anderlecht dans la nuit du 5 juillet dernier, la police avait découvert un arsenal impressionnant : 2 fusils mitrailleurs, 3 armes de poing, une quinzaine de chargeurs garnis, des gilets pare-balles, des gyrophares, des uniformes de policiers et de la sécurité civile belge, des uniformes de convoyeurs, des radios, des cagoules, etc.
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Salah Ghemit a été à Lille-Annoeullin au début des années 2010 un voisin de cellule de Dumont, aujourd’hui encore classé "détenu particulièrement signalé" par l’administration pénitentiaire. Saouti, soupçonné par la justice belge d’avoir joué le rôle de recruteur pour le compte de Daech, a, lui, versé de l’argent à plusieurs reprises à l’ex-braqueur, parti combattre les Serbes dans les rangs des moudjahidines en Bosnie au milieu des années 90. Les deux hommes se parlaient par ailleurs régulièrement au téléphone.
Dumont, détenu sans problème mais toujours proche des islamistes radicaux
En perquisitionnant le 5 juillet dernier la cellule de Dumont, les agents de la DGSI ont notamment découvert des documents manuscrits à l’effigie du groupe Etat islamique. Entendu librement, celui qui est né dans une famille catholique ouvrière et qui rêvait de devenir journaliste a juré qu’il n’en était pas l’auteur et que son ami Salah Ghemit lui avait remis ces courriers. Aucune poursuite judiciaire n’a été engagée à ce stade à l’encontre du Roubaisien.
Décrit comme un détenu "plutôt calme et sans problème" par plusieurs témoins, Dumont serait resté un pratiquant assidu de l’Islam et fréquenterait plusieurs islamistes radicaux dans l’enceinte de la prison de Vendin-le-Vieil. L’ancien étudiant en Histoire engagé un temps dans une mission de l’ONU pourrait, dès 2022, retrouver la liberté.