"Joli petit cul","une fellation contre un service": une gendarme dénonce le harcèlement de ses collègues

Publié le 1 juillet 2015 à 12h31
"Joli petit cul","une fellation contre un service": une gendarme dénonce le harcèlement de ses collègues

HARCELEMENT - Deux gendarmes comparaîtront en octobre pour des faits présumés de harcèlement sexuel qu'aurait subi l'une de leurs subordonnées durant plus d'un an. Les deux mis en cause ont été suspendus de leurs fonctions.

Parole contre parole. La justice va devoir se prononcer mi-octobre sur un cas présumé de harcèlement sexuel dans une brigade de gendarmerie de Bourgogne. Un adjudant de 37 ans et un maréchal des logis-chef de 36 ans, en poste entre octobre 2012 et novembre 2013 à la brigade de Joigny, doivent ainsi comparaître après la plainte déposée par l'une de leurs subordonnées. Cette dernière a décrit dans son audition, rapportée ce jour par l'AFP, le harcèlement de ses supérieurs et les conséquences sur sa vie, mais également le manque d'aide de la part de sa hiérarchie.

Propos vulgaires, notamment sur son "joli petit cul", gémissements suggestifs, propositions indécentes (une "partie à trois" avec une autre femme gendarme, une fellation en échange d'un service), baiser arraché : la plaignante a multiplié les exemples devant les enquêteurs. "Ils voulaient que je leur donne ce qu'ils voulaient", a expliqué la femme gendarme pendant son audition. Sinon, elle était rabaissée dans ses compétences.

Le "manque de discernement" de la hiérarchie

Dans ce contexte difficile, le comportement de la victime présumée, âgée alors de 26 ans, se met à changer. Une source proche de l'enquête évoque la prise d’antidépresseurs, la perte de cheveux et l'apparition d'eczéma. La fonctionnaire modifie également ses habitudes vestimentaires pour cacher ses formes. Comme seule réponse à sa détresse, la victime se retrouve isolée des autres collègues par sa hiérarchie, dont l'IGGN (Inspection générale de la Gendarmerie nationale) a relevé "les carences " et le "manque de discernement", rapporte une source proche du dossier.

Selon l'audition des mis en cause, ces derniers, s'ils reconnaissent des "plaisanteries", nient le harcèlement dont ils auraient pu se rendre coupables. L'adjudant concédera ainsi en garde à vue avoir pu dire que les Antillaises et les Réunionnaises étaient "précoces", tandis que son collègue, se décrivant comme "un déconneur", évoque "un complot" ourdi par "quatre femmes" de cette brigade d'une vingtaine de militaires.

Les deux gendarmes ont été suspendus de leurs fonctions en décembre 2013 et sont visés par une procédure disciplinaire.

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La rédaction de TF1info

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