Jura : un prêtre jugé pour le viol d'une paroissienne fragile

Publié le 26 février 2014 à 14h40
Jura : un prêtre jugé pour le viol d'une paroissienne fragile

PROCÈS – Un religieux de 69 ans comparaît devant les assises du Jura pour le viol d'une paroissienne jugée vulnérable. Mais selon lui, la victime était "consentante".

Le curé a-t-il abusé de la faiblesse d'une de ses ouailles ? Le père Daniel Lagnien, 69 ans, est jugé à partir de mercredi pour le viol d'une paroissienne lorsqu'il officiait à Moirans-en-Montagne, un village jurassien de 2300 habitants. La victime, âgée de 39 ans, est une femme particulièrement vulnérable en raison de troubles psychologiques et de problèmes physiques.

Les faits remontent à juin 2010. Les protagonistes de l'affaire participent alors à un pèlerinage en Isère. Au cours du séjour, le prêtre fait des avances appuyées à la jeune femme. Il tente de l'embrasser à plusieurs reprises et lui caresse les cuisses et le sexe, explique l'accusation. Quelques jours plus tard, la situation s'envenime : le père Lagnien aurait violé la victime alors que celle-ci s'était rendue à son domicile pour lui signifier son refus d'entretenir une relation avec lui.

Le curé reconnaît "sa culpabilité morale"

"Elle ne s'est pas méfiée. L'Eglise et la religion, c'est toute sa vie. De par sa croyance, il était impossible de se voir agresser de telle sorte par un prêtre", explique l'avocate de la victime, Me Aurélie Degournay. La paroissienne, vierge avant les faits, affirme qu'elle a dit "non" à son agresseur présumé.
Une version que conteste la défense. Après avoir reconnu le viol durant sa garde à vue, l'accusé s'est rétracté devant le juge d'instruction, affirmant qu'il la croyait consentante. S'il "reconnaît sa culpabilité morale", le père Lagnien nie "sa culpabilité pénale", affirme son avocat Me Randall Schwerdorffer, qui entend plaider l'acquittement. Le religieux, qui avait déjà eu des relations sexuelles, consentantes celles-là, avec d'autres femmes en Nouvelle-Calédonie, encourt 20 ans de réclusion.

De son côté, la victime, qui vit cloîtrée chez sa mère dans un petit village de 320 habitants, près de Moirans, subit l'opprobre public depuis que l'affaire a éclaté. Elle est en effet jugée responsable par certains villageois de la perte de leur curé, déplacé à Lourdes par sa hiérarchie. Ce procès doit être l'occasion de la "rétablir dans sa fonction de victime", espère son avocate.


La rédaction de TF1info

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