La présidente des Policiers en colère, Maggy Biskupski, s'est suicidée

Publié le 13 novembre 2018 à 8h31, mis à jour le 13 novembre 2018 à 14h03
La présidente des Policiers en colère, Maggy Biskupski, s'est suicidée

DISPARITION - La porte-parole de l'association Mobilisation des Policiers en Colère, née au lendemain de l'attaque de forces de l'ordre à Viry-Châtillon en 2016, a été retrouvée morte lundi à son domicile. La membre de la BAC de nuit des Yvelines s'est suicidée avec son arme de service.

Elle était devenue une figure de la fronde des forces de l'ordre après l'agression aux cocktails Molotov de deux policiers à Viry-Châtillon en 2016. Deux agents avaient été gravement brûlés dans cette ville de l'Essonne le 8 octobre de cette année. La présidente de l'association Mobilisation des policiers en colère (MPC), s'est suicidée à son domicile avec son arme de service.

"Après l'épouvantable attaque de Viry-Châtillon, Maggy Biskupski s'était engagée pour porter la voix des policiers en colère", a tweeté le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, dans la soirée. "L'enquête judiciaire nous éclairera. Ce soir notre tristesse est profonde."

Une lettre a été retrouvée à ses côtés. La jeune femme de 36 ans était policière à la brigade anti-criminalité (BAC) de nuit des Yvelines. Son engagement l'avait conduit à faire face, avec trois de ses collègues, à une procédure de l'inspection générale de la police nationale (IGPN) pour  "manquements" à leur devoir de réserve.

Après l'attaque de Viry-Châtillon, de nombreux policiers avaient en effet bravé leur devoir de réserve et défilé durant plusieurs semaines à Paris et ailleurs en France pour exprimer leur "malaise" face à la "haine anti-flics", et dénoncer le manque de moyens.

Vive émotion chez les policiers

Les hommages se sont rapidement multipliés, notamment dans le milieu policier. "La police est une nouvelle fois en deuil, une nouvelle fois frappée par le suicide, et nous perdons tous une collègue, une sœur d’arme, qui avait fait le choix éprouvant de s'engager pour les autres", a réagi Linda Kebbab, déléguée nationale d'Unité SG Police.

"Je t'ai connue comme combattante! Je t'ai connue comme aimante de ton métier!", a tenu a souligné Abdoulaye Kant de l'association MPC. Avant d'ajouter : "Ton combat était légitime, peut-être inaudible pour certains mais il fallait qu'il soit entendu, et il le sera."

Beaucoup assurent qu'ils poursuivront son combat. Le secrétaire général Vigi-CGT Police Ile-de-France a fait part sur BFMTV de sa "grande tristesse" suite à la "disparition soudaine et brutale" de ce qu'il considère être une "lanceuse d'alerte". Il espère que "sa mort sera honorée" et qu'un hommage lui sera rendu.

Pour lutter contre la souffrance des policiers, le député LFI, Alexis Corbière, a de son côté réclamé une commission d'enquête. "C'était une voix forte décrivant le quotidien difficile de sa profession. En 2017, 135 policiers et gendarmes se sont suicidés. Il faut agir contre cette souffrance", a t-il indiqué.


La rédaction de TF1info

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