Les deux compagnons de randonnée du gendarme disparu à La Réunion il y a un an ont été mis en examen

Publié le 12 juillet 2018 à 10h47
Les deux compagnons de randonnée du gendarme disparu à La Réunion il y a un an ont été mis en examen
Source : AFP

SAINT-DENIS - Un sous-officier de la gendarmerie et l'époux d'une gendarme, ont été mis en examen, mercredi 11 juillet, pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger.

C’était il y a un an, à la Réunion. Mathieu Caizergues, gendarme de 24 ans, avait disparu lors d’une randonnée sur un sentier montagneux et parfois dangereux du cirque de Mafate. Il était parti en randonnée avec deux hommes, deux compagnons de randonnée, un sous-officier de la gendarmerie et l'époux d'une gendarme. 

Ces deux hommes ont été mis en examen ce mercredi pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger, a appris l'AFP de source judiciaire. Auparavant, ils avaient été entendus pendant plusieurs heures, par le juge d'instruction au tribunal de Saint-Denis. Ils ont été remis en liberté plus tard dans la journée, et vont devoir préparer leur défense avec leur avocat respectif, précise la radio-télévision Réunion 1ère, qui révèle l'information.

Il n'est jamais arrivé au point de rendez-vous

C’est donc une petite avancée, un an après, que connaît l’affaire, restée en friche pendant de longs mois. Mathieu Caizergue était un gendarme mobile détaché pour trois mois à la brigade de La Possession. Il était parti en randonnée avec ces deux hommes le 23 juin 2017. Selon leurs déclarations, il aurait été vu pour la dernière fois, à une demi-heure de marche du parking où les trois hommes étaient censés se retrouver. 

Il n'est jamais arrivé jusqu'au point de rendez-vous. En fin d'après-midi ce jour-là, il avait envoyé à ses proches de métropole une photo de lui, avec une bosse sur le front, via le réseau social Snapchat. Un selfie laissant penser qu'il aurait pu faire une chute. Les deux compagnons de randonnée étaient repartis sans l'attendre dans l'après-midi. Ils n'avaient alerté les secours qu'en début de soirée une fois de retour en ville. Ils avaient expliqué que leurs batteries de téléphone portable étaient déchargées. Un mois plus tard, ils avaient été placés en garde à vue, l'un d'eux affirmant alors avoir reçu un appel de Mathieu Caizergues lui disant que tout allait bien.

On privilégie une chute, une fois la nuit tombée
Le procureur de Saint-Denis, Eric Tuffery

D'importants moyens de recherche déployés n'ont pas permis de retrouver le corps. La famille avait aussi fait appel à un détective privé. Sans succès. Un an après, en juin dernier, une déclaration officielle de décès avait été faite. L’enquête pour non-assistance à personne en danger, ouverte le 28 juillet 2017, est toujours en cours. La démarche avait permis au procureur d’ouvrir une enquête pénale, pour permettre d’identifier les circonstances exactes de la disparition de Mathieu Caizergues. "Les enquêteurs continuent à réfléchir où pourrait se trouver le corps de Mathieu Caizergues ou du moins ce qu'il en reste", indiquait le procureur de Saint-Denis, Eric Tuffery, en juin dernier, à l’AFP. "On privilégie une chute, une fois la nuit tombée, lorsqu'il remonte au point de rendez-vous. Mais on ne sait pas où exactement. C'est bien là le problème". 

La famille trouvait l'hypothèse plausible. Même si des zones d'ombre subsistent. "La plupart des témoins et des habitants de Mafate le disent : quand on tombe, il y a des objets qu'on retrouve comme des lunettes, des bouts de tissu, un sac, etc. Là, on n'a absolument rien trouvé", affirmait la maman, Delphine Caizergues. Selon le détective privé, "une affaire comme celle-là, on n'en voit pas souvent sur l'île. Surtout dans le milieu de la gendarmerie". Pour le parquet, c'est, à l’inverse, "très fréquent" sur le territoire national.


La rédaction de TF1info

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