Lorraine : un homme traité par erreur pour la maladie d'Alzheimer pendant 10 ans

Publié le 20 décembre 2014 à 19h18
Lorraine : un homme traité par erreur pour la maladie d'Alzheimer pendant 10 ans

SANTE - Un quinquagénaire de la Moselle a été soigné pendant 10 ans contre la maladie d'Alzheimer qu’il n’a pourtant jamais eue, a révélé samedi le Républicain Lorrain.

Une incroyable erreur de diagnostic médical. Un quinquagénaire de la Moselle croyait être atteint de la maladie d' Alzheimer et suivait des traitements en conséquence depuis un diagnostic médical de 2004 au CHU de Nancy. Cette évaluation était pourtant en réalité erronée, a révélé le Républicain Lorrain samedi.

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"Il a perdu dix ans de sa vie, dix ans d'angoisse", a estimé son avocat Me Jean-Christophe Duchet. Déclaré inapte après ce diagnostic, l'homme perd son travail, vit reclus chez lui, consomme une quantité de médicaments avec des effets secondaires redoutables : "Etat dépressif, vomissements, nausées, problèmes de mémoire...", a énuméré l'avocat.

Une expertise judiciaire

Le quinquagénaire souffrait en réalité simplement de troubles cognitifs "probablement liés à un ancien traumatisme crânien", a-t-il affirmé."Avoir Alzheimer lorsqu'on n'a qu'une quarantaine d'années (...), je l'ai ressenti comme une catastrophe. Je me suis dit qu'il fallait faire quelque chose pour ne pas être un légume ni un poids. Mais je n'en ai pas eu le courage", a confié cet homme sous couvert de l'anonymat au Républicain Lorrain.

"La question maintenant c'est de savoir si cette erreur de diagnostic était admissible ou pas", explique Me Jean-Christophe Duchet, qui va prochainement saisir un juge administratif pour solliciter une expertise judiciaire devant déterminer s'il y a eu faute médicale ou non. A la suite d'une procédure de conciliation avec le CHU de Nancy, l'hôpital a expliqué qu'"en l'état des connaissances en 2004 on ne pouvait pas faire autrement que de poser le diagnostic d'Alzheimer" a rapporté Me Duchet.

Pourtant "en dix ans les données médicales ont considérablement évolué sur cette maladie", a-t-il pointé, s'étonnant que sur toute cette période le diagnostic n'avait pas été remis en cause alors que l'état du patient ne s'aggravait pas. Sollicitée par l'AFP, une porte-parole du CHU de Nancy n'était pas en mesure de s'exprimer sur l'affaire. "Il faudra attendre les résultats de l'expertise judiciaire", a-t-elle précisé.
 


La rédaction de TF1info

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