Menaces d'attentat "imminent" : qu'est-ce que le TATP, cet explosif surnommé "la mère de Satan" ?

par Sebastien COCA
Publié le 19 avril 2017 à 15h00, mis à jour le 19 avril 2017 à 15h05
Menaces d'attentat "imminent" : qu'est-ce que le TATP, cet explosif surnommé "la mère de Satan" ?

ARSENAL - Utilisé lors des attentats de Paris en 2015 et de Bruxelles l'an dernier, cet explosif a aussi été découvert lors des perquisitions menées mardi à Marseille, dans les appartements des deux hommes soupçonnés de projeter un attentat "imminent" sur la campagne présidentielle.

C'est l'un des explosifs les plus prisés par les terroristes islamistes. Retrouvé sur les ceintures explosives des auteurs des attaques de Paris en novembre 2015, lors de l'attentat à l'aéroport de Bruxelles quelques mois plus tard, et même utilisé en "Shoe Bomber" en 2001 puis en 2005 par les kamikazes de Londres, le TATP fait donc à nouveau parler de lui. Car lors des perquisitions menées ce mardi à Marseille, les enquêteurs ont découvert 3 kilos de cet explosif artisanal prêt à l'emploi, ainsi que 300 grammes en plaquette.

Très instable, il faut, pour fabriquer du TATP, en maîtriser la recette, même si ses composants peuvent être trouvés dans le commerce : de l'acide sulfurique, présent dans les produits pour déboucher les canalisations, de l'acétone et du peroxyde d'hydrogène (eau oxygénée). Les deux premiers ont aussi été retrouvés lors des perquisitions.

Une poudre blanche très populaire

Ce produit, qui se présente sous la forme d'une poudre blanche, apparaît au début des années 2000. Et pour la première fois lors d'une enquête sur un ancien footballeur tunisien (Nizar Trabelsi), soupçonné en 2001 de projeter un attentat contre l'ambassade des Etats-Unis en France. Les investigations avaient ainsi permis de retrouver dans des documents lui appartenant la formule du TATP.

Le 22 décembre 2001, Richard Reid, un Britannique, avait ainsi tenté, avant d'être maîtrisé, de faire exploser en vol un Boeing 767 de la compagnie American Airlines reliant Paris à Miami, en mettant le feu à un explosif artisanal caché dans la semelle de ses chaussures. Un dispositif à base notamment de TATP... Cet explosif est encore apparu dans l'enquête sur Ahmed Ressam, un Algérien reconnu coupable d'avoir préparé un attentat contre l'aéroport de Los Angeles lors du passage à l'an 2000 et dans celle sur une tentative d'attentat contre le marché de Noël à Strasbourg, en 2000. 

En France, les policiers travaillant sur la filière djihadiste démantelée dite de "Cannes-Torcy" avaient, eux, découvert quelque 900 grammes de TATP le 17 février 2014 dans un immeuble de Mandelieu-La-Napoule (Alpes-Maritimes), près de Cannes. Les enquêteurs avaient alors eu la certitude d'avoir déjoué un projet imminent d'attentat sur la Côte d'Azur, fomenté par un homme de retour du djihad en Syrie. De la même manière, du TATP avait été retrouvé dans l'appartement de quatre suspects arrêtés à Montpellier en février dernier. Autant de carnages malheureusement avérés ou planifiés liés au TATP, dont on comprend alors mieux le surnom morbide dans les milieux djihadistes : la "mère de Satan". 


Sebastien COCA

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