ÉMEUTES - Le bâtiment du centre de détention de Vivonne (Vienne) où des prisonniers se sont mutinés lundi a été endommagé par des incendies. Quelque 140 détenus vont devoir être transférés, alors que de nouvelles tensions ont été ressenties ce mardi dans l'établissement, selon un responsable syndical joint par LCI.
C'est un refus de permission de sortie à un détenu qui serait à l'origine de l'incident. Ce lundi, pendant près de six heures, une cinquantaine de détenus ont pris le contrôle d'un bâtiment de la prison de Poitiers-Vivonne (Vienne) après que deux d'entre eux sont parvenues à s’emparer du trousseau de clés d'un surveillant d’étage. Des détenus ont alors provoqué un départ d’incendie, entraînant d’importants dégagements de fumée.
Au lendemain de cette mutinerie qui a pris fin grâce à l'intervention des forces de l'ordre et des pompiers, les dégâts sont, selon les syndicats, "considérables". " Tous les lieux communs, comme les laveries, sont brûlés. Il n'y a plus de bureaux. Tout ce qui est de l'ordre de la sécurité ne marche plus, ni système électrique, ni vidéosurveillance", fait savoir Samuel Berhault représentant du syndicat Ufap-Unsa à Bordeaux joint ce mardi par LCI. "Tous les murs sont noircis, pousuit-il. Beaucoup de choses ont fondu, les fenêtres ont explosé. Ce n'est pas beau à voir".
120 détenus transférés
En raison des nombreuses dégradations constatées, quelque 140 détenus sur les 178 détenus hébergés jusqu'à lundi dans ce bâtiment ont été transférés vers d'autres prisons de la région (Uzerche en Corrèze, Neuvic en Dordogne et Villeneuve-sur-Lot dans le Lot-et-Garonne). "Une dizaine de camionnettes étaient en place vers 17 heures, et 80 détenus devraient partir avant minuit ce mardi soir, nous indique le représentantsyndical. Entre 40 et 60 autres quitteront la prison de Vivonne mercredi ou jeudi".
Malgré ces transferts, le calme n'était pas complètement revenu ce mardi. "Les équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS ndlr) sont sur place depuis lundi. Malgré cela, il y a eu de nouvelles tensions aujourd'hui, poursuit Samuel Bérhault, avec des refus de réintégrer les cellules après la promenade. Certains surveillants ont cru que ça allait recommencer".
Lundi soir, deux détenus qualifiés de "caïds"et de "meneurs" par les syndicats, et qui seraient à l'origine de la mutinerie, ont été placés en garde à vue. Ils s'y trouvaient encore mardi.