Non, la police belge n'a pas "raté" Salah Abdeslam deux jours après les attentats

Anaïs Condomines
Publié le 16 décembre 2015 à 16h20
Non, la police belge n'a pas "raté" Salah Abdeslam deux jours après les attentats

QUIPROQUO - La presse belge a dévoilé ce mercredi matin que la police belge aurait laissé Salah Abdeslam s’échapper d’une maison de Molenbeek, deux jours après les attentats de Paris. Mais contacté par metronews, le parquet fédéral dément formellement.

Le suspect numéro 1 aurait-il filé entre les doigts de la police bruxelloise, deux jours après les attentats ? C’est en tout cas ce qu’a annoncé en chœur la presse belge, ce mercredi matin, reprenant les supposés propos du ministre de la justice Koen Geens. En gros titres, on annonce ainsi que Salah Abdeslam, suspecté d’avoir coordonné et préparé les attentats de Paris, se serait retrouvé dans une maison de Molenbeek, dans la nuit du 15 au 16 novembre.

La loi belge ne permettant pas d’effectuer des perquisitions entre 23 heures et 5 heures du matin sur des affaires de terrorisme, la police aurait dû attendre le lendemain, lundi, pour fouiller la maison. Entre-temps, bien entendu, Salah Abdeslam se serait fait la belle.

Pas de Salah Abdeslam

Une version reprise depuis par de nombreux médias belges et français. Pourtant, contacté par metronews, un porte-parole du parquet fédéral belge dément formellement. "Le ministre de la justice n’a jamais dit que nous étions passés à côté de Salah Abdeslam. Car les perquisitions qui ont été menées lundi 16 novembre dans la matinée, dans cette maison de Molenbeek, n’ont rien donné. Les informations selon lesquelles Salah Abdeslam s’y trouvait se sont avérées négatives. Cela n’aurait donc rien changé de mener ces perquisitions pendant la nuit."

A l'origine du quiproquo ? Une interview télévisée du ministre Koen Geens  donnée à  Vtm Nieuws , dont quelques extraits ont été publiés sur internet avant l'heure. "Toute la presse s'est emballée, alors que l'émission complète ne sera diffusée que ce soir. Le ministre ne fait qu'y souligner les difficultés liées à ce système de perquisitions" poursuit le porte-parole du parquet fédéral. Un emballement médiatique qui met pourtant le doigt sur une faille juridique d'importance, et qui pourrait faire bouger les lignes. "Cela fait longtemps que nous demandons à pouvoir faire des perquisitions entre 23h et 5h sur des affaires de ce genre. La loi va changer, c'est une bonne chose" conclut-on au parquet belge.

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Anaïs Condomines

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