Calais : à coup d'épluche-légumes, la crémaillère vire au drame

par Léa BONS
Publié le 18 mai 2017 à 14h34
Calais : à coup d'épluche-légumes, la crémaillère vire au drame

TAPAGE NOCTURNE - À Calais, une pendaison de crémaillère organisée dans un immeuble a entraîné de fortes nuisances sonores. Les voisins, "énervés", ont agressé à coup d'épluche-légumes les auteurs de la fête. Une violence "disproportionnée", selon le tribunal, qui leur a valu une condamnation à de la prison ferme.

Quand la soirée vire au drame. Le 10 mai dernier, une crémaillère est organisée au premier étage d'un immeuble du boulevard Lafayette à Calais. Une fête qui commence dès le début de l'après-midi et qui dès, ses débuts, agace le couple du dessus, pourtant prévenu. À 17 heures, rapporte Nord Littoral, les voisins descendent une première fois pour demander de baisser le son de la musique.  Mais à 23h30, la situation ne s'est pas arrangée. 

Le voisin entreprend alors une seconde visite. Une dispute éclate et des coups commencent à pleuvoir. Voyant son compagnon en difficulté, entouré des participants de la fête, la voisine descend à son tour en se munissant d'un épluche-légumes, "le premier truc qui se trouvait sur sa table", et frappe le nouveau locataire.  Une patrouille de police finit par intervenir. Blessé, le jeune homme, ivre, est transporté au centre hospitalier de Calais pour de multiples plaies, notamment au bras, au torse et au visage. Il sort avec près de dix points de suture au visage et dix jours d'incapacité temporaire de travail (ITT). 

J'avais un économe à la main, il faisait noir, je ne me suis pas rendu compte que je l’avais blessé
Johanna Paul

L'affaire finit devant la justice en comparution immédiate. La voisine explique alors aux enquêteurs les raisons de cette agression : "C’était horrible. Au départ, quand ils nous ont dit qu’ils feraient une petite fête, on s’est dit 'pas de problème'. Mais ils ont écouté de la musique avec des boomers (ndlr : haut-parleurs) de midi à minuit. Les murs tremblaient, les cadres sont tombés, les chats et les chiens étaient tétanisés et nous, on était à cran. On a appelé la police mais ils ne se sont pas calmés", rapporte Nord Littoral.

La jeune femme de 35 ans affirme ne pas avoir volontairement porté de coups : "Mon compagnon est descendu, il y a eu une rixe et des coups ont fusé. Quand je suis descendue à mon tour, j’avais un économe à la main, il faisait noir, je ne me suis pas rendu compte que je l’avais blessé…".  

Une explication qui est loin de convaincre la substitute du procureur  : "Ils ont peut-être été victimes de nuisances, de tapage mais sont les auteurs de violences. C’est disproportionné et il est inconcevable de se faire justice soi-même". Déja connus des services de polices, Johanna Paul et son compagnon Malik Dahou ont respectivement été condamnés à six et quatre mois de prison ferme ainsi qu’à l’interdiction de détenir une arme pendant deux ans. 


Léa BONS

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