Pour le juge Marc Trévidic, "l'année à venir va être épouvantable pour la France"

Publié le 5 août 2016 à 8h28
Pour le juge Marc Trévidic, "l'année à venir va être épouvantable pour la France"

TERRORISME - Dans une interview accordée à la télévision belge RTBF, au cours de laquelle il s'est exprimé sur Adel Kermiche, l'un des assassins du père Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray, le juge Marc Trévidic a livré son inquiétude quant à la poursuite des attentats en France.

Pour l'ancien vice-président chargé de l'instruction au pôle antiterroriste du tribunal de grande instance de Paris, il faut craindre le pire. Neuf jours après l'attaque de Saint-Etienne-du-Rouvray, le juge Marc Trévidic s'est exprimé pour la première fois à la télévision belge au sujet d'Adel Kermiche. Il n'a pas dissimulé, par ailleurs, son inquiétude concernant la poursuite d’attentats en France, pays touché par le groupe Etat islamique, tout comme la Belgique.

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Pour le juge, la France est particulièrement visée : "L'année va être épouvantable avant les élections présidentielles. La tentation pour l’organisation terroriste Etat islamique va être très grande de s’en prendre au pays. On est dans une guerre en temps de paix. C’est le principe de l’attentat terroriste", confie-t-il à la RTBF. Et d’ajouter : "Mon espérance à moyen terme, c'est l'essoufflement suite au degré d’horreur. Mais cela peut durer dix ans. Ce n'est pas exclu." Dans cette interview , Marc Trévidic revient également sur le profil de l’un des assassins du père Jacques Hamel, un jeune qu’il avait rencontré par le passé.

"Il était dans l’immaturité la plus totale"

"La première fois que je l'ai vu, il avait voulu partir en Syrie. Il venait tout juste d’être majeur pendant la garde à vue. Il s'entourait de personnes plus jeunes que lui. Il avait tenté de partir avec quelqu'un de 15 ans qui y était parvenu. Il était en contact avec beaucoup de jeunes filles plus jeunes pour qu'elles partent avec lui en Syrie. Elles n’avaient que 14, 15 ou 16 ans maximum. Donc, il était dans l’immaturité la plus totale", explique l’ancien juge antiterroriste.

"J'avais face à moi quelqu’un qui voulait à tout prix partir faire le djihad au sein de l’Etat Islamique. Il avait dans ses yeux la petite lueur qui fait qu'on détecte qu’il ne reviendra pas en arrière. C'est très difficile à apprécier. C'est très subjectif parce qu'en face de vous, vous avez l'impression d'avoir un mur. Et là, il y avait ce mur-là."

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La rédaction de TF1info

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