Poussins broyés : six mois de sursis requis contre le président d'un couvoir

Publié le 3 février 2016 à 10h15
Poussins broyés : six mois de sursis requis contre le président d'un couvoir

JUSTICE - Une peine de six mois de prison avec sursis a été requise mardi au tribunal correctionnel de Brest à l'encontre du président du couvoir Saint-François à Saint-Hernin (Finistère) pour des actes de cruauté envers des poussins, après une plainte déposée par une association de défense des animaux.

La vidéo avait été publiée en 2014 par l’association de défense des animaux L214. Elle montrait les conditions de vie et de mort de poussins dans un couvoir breton. Images à l'appui, l’association avait porté plainte contre la structure.

Ce mardi, le tribunal correctionnel de Brest a requis une peine de six mois de prison avec sursis à l'encontre du président du couvoir Saint-François à Saint-Hernin (Finistère) pour des actes de cruauté envers des poussins. Le parquet a également requis une amende de 30.000 euros dont 15.000 avec sursis à l'encontre du couvoir. Le jugement a été mis en délibéré au 8 mars.

Le dirigeant plaide l'ignorance

A l'audience, le dirigeant du couvoir, Daniel Glevarec, a partiellement reconnu les faits qui lui sont reprochés, assurant avoir été au courant de certaines pratiques non conformes avec la législation mais ne pas les avoir cautionnées.  Sur la vidéo postée par L214 , un employé montre, en caméra cachée, des poussins mis dans des sacs en plastique et étouffés, jetés vivants dans une benne à ordure et agonisant ou passant encore vivants dans un broyeur. "Jamais de la vie je n'ai prôné ce genre de technique, mais je n'étais pas derrière les salariés", a assuré Daniel Glevarec, suggérant que ces derniers ne respectaient pas ses consignes.
 


Le couvoir vendait ou parfois donnait à des associations ou des particuliers des poussins destinés à alimenter des rapaces notamment. Avant d'être livrés, ils étaient étouffés dans des sacs en plastique. L'association L214 a comptabilisé plus de 100.000 poussins mis à mort de cette façon en 2014, une pratique non autorisée. Le dirigeant a affirmé ne pas être au courant de la pratique consistant à envoyer des poussins vivants directement dans le broyeur, assurant que "la consigne était de passer tous les poussins à l'euthanasieur" au préalable.

Remise à plat des normes du bien-être animal

Daniel Glevarec et le couvoir, en tant que personne morale, étaient poursuivis pour sept infractions dont "destruction volontaire et sans nécessité d'animal" et "mauvais traitement envers un animal".  L'association L214 avait lancé une pétition , soutenue par de nombreux parlementaires, pour demander l'interdiction de "cette pratique cruelle", qui concerne 50 millions de poussins selon elle. Elle avait recueilli plus de 120.000 signatures. Au lendemain de la publication de la vidéo par L214, la Direction générale de l'alimentation (DGAL) avait annoncé la remise à plat des normes du bien-être animal.

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La rédaction de TF1info

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