POLÉMIQUE - Christian Estrosi (LR), 1er adjoint de Nice, s'est insurgé samedi contre la présence dans la fan zone de sa ville d'un vigile privé qui a fait vendredi après-midi une prière musulmane dans cet espace et qui appartiendrait selon lui à "une mouvance radicale". La préfecture lui a (sèchement) répondu.
Après un contrôle, il a été relâché. Samedi 18 juin, l'ancien maire de Nice, Christian Estrosi (LR), s’est insurgé contre la présence d’un vigile privé dans la fan zone, effectuant une prière musulmane dans cet espace. L'agent de sécurité privé, embauché par un fournisseur de bière de la fan zone, a agi alors que, selon un arrêté municipal, les actes de prosélytisme sont interdits dans cet espace, souligne la mairie dans un communiqué.
"Nous avons demandé à la police nationale d'intervenir immédiatement et d'exfiltrer cet individu. Après un simple contrôle d'identité, aucune poursuite n'a été engagée", précise celui qui est aujourd'hui 1er adjoint de la mairie. "J'affirme que cette personne, dont j'ai désormais l'identité, appartient à une mouvance radicale", assure en outre l'élu, en interpellant le gouvernement sur son "laxisme". "Je demande avec gravité à l’État de faire toute transparence sur ce dossier et d'expliquer pourquoi cet agent de sécurité a pu travailler dans cet espace, alors même que les services de l’État ont procédé à des contrôles sur l'ensemble des accréditations", insiste-t-il.
"La sécurité de la fan zone n’a été d’aucune manière affectée"
La préfecture des Alpes-Maritimes a réagi samedi soir à cette attaque en stipulant que l'accréditation du vigile embauché dans la fan zone par une société commerciale ne lui avait pas été préalablement soumise par la Ville de Nice. La préfecture a été informée vendredi "vers 16h15" de l'incident concernant la prière. "Immédiatement, poursuivent les services de l'Etat, au regard du manquement aux règles de laïcité qui était constaté, instruction a été donnée aux services de police présents sur les lieux de contrôler l’identité de cette personne et de faire cesser cet acte de nature contraventionnelle. Il lui a été demandé de quitter les lieux immédiatement dans l'attente de plus amples vérifications."
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Selon la procédure établie pour l'Euro 2016, la Ville de Nice, qui a la charge de l'accréditation des personnels travaillant dans la fan zone, "transmet préalablement à la préfecture la liste des personnes susceptibles d’être accréditées", rappelle la préfecture. "Il apparaît qu’une liste comportant 92 noms, dont celui de la personne concernée, a été transmise à la préfecture, vendredi, à 16h34", soit après l'incident, stipule le communiqué.
La préfecture estime en outre que "la sécurité de la fan zone n’a été d’aucune manière affectée", mais que le comportement du vigile la conduit à refuser l'accréditation soumise par la Ville. Sur son compte Twitter, Christian Estrosi a aussi appelé à signer et partager une pétition contre la radicalisation et le "laxisme de l'Etat".
Signez et partagez la pétition pour dire Stop au laxisme de l'Etat face à la radicalisation. https://t.co/Zm4w9ktPm6 pic.twitter.com/HrxGBo34vW — Christian Estrosi (@cestrosi) 18 juin 2016
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