Procès Fiona : les ex-compagnes de Berkane Makhlouf témoignent de sa violence

Maud Vallereau, au Puy-en-Velay
Publié le 10 octobre 2017 à 21h45
Procès Fiona : les ex-compagnes de Berkane Makhlouf témoignent de sa violence

JUSTICE – Au deuxième jour du procès en appel de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf, accusés des violences ayant entraîné la mort de Fiona, la cour s’est penchée sur la personnalité du beau-père. Deux de ses anciennes compagnes sont venues témoigner.

Elle se met à pleurer. "Je savais que ça aurait été un super papa, c’est ce qui m’a plu." Les mots du témoin résonnent dans la salle d’audience. Stéphanie vient de décrire quelques minutes plus tôt une vie en lambeaux aux côtés de Berkane Makhlouf. Mais quand elle évoque la relation qu’il entretenait avec les enfants de leur entourage, elle est formelle : "Il était adorable avec eux. Ça le rendait heureux d’être avec les enfants." Au deuxième jour du procès en appel de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf, la cour d’assises de Haute-Loire s’est penchée sur la personnalité du beau-père de Fiona. 

Deux de ses anciennes compagnes ont ainsi témoigné de la violence de leur ex-compagnon et raconté cette même histoire. Les débuts avec cet homme "attentionné" et "drôle". Avant le vacillement vers "l’enfer" au bout de quelques mois. "Quand il sortait, il m’enfermait à clé. Il me donnait des claques, des coups de poings. Il était persuadé que je le trompais... Ça partait toujours de ça", raconte Stéphanie, entendue en visioconférence. "C’est un pervers manipulateur", abonde Marie-Laure qui, à la barre, mime les gestes de celui qui a menacé de la "tuer". "Ce soir-là, il m'a imposé un rapport sexuel", confie la jeune femme qui a déposé plainte avant de la retirer. "J’étais amoureuse (…) Et la peur tétanise, on ne sait pas quoi faire. C’est très difficile de s’en sortir si on n’a pas de la famille autour de soi." 

"Il m’a traînée par les cheveux jusqu’à l’appartement"

Stéphanie aussi a tenté de fuir. Mais devant sa voiture, "il l’a rattrapée". "Il m’a frappée, m’a fait tomber à terre et m’a traînée par les cheveux jusqu’à l’appartement. Il a tout cassé, il m’a dit que je pourrais jamais m’en aller." Berkane Makhlouf conteste, se lève pour interrompre celles qui l’accablent. L’ancien toxicomane ne reconnaît que quelques "violences verbales", "parce qu’il était jaloux". 

Si Marie-Laure explique, elle aussi, qu’il n’a jamais levé la main sur sa fille, elle se montre plus nuancée que Stéphanie : "Ça ne l’a pas dérangé d’avoir une petite fille de 10 ans à côté de lui lorsqu’il s’en prenait à sa mère." Un jour, dit-elle, elle l’a vu débarquer chez elle après leur rupture avec les deux filles de Cécile Bourgeon.  "La petite Fiona était très mignonne, elle m’a parlé, elle était très vivante, se souvient-elle. Mais quand il est reparti, il lui a fait une remontrance et j’ai vu le regard bleu de Fiona se transformer en peur."


Maud Vallereau, au Puy-en-Velay

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