Pyrénées-Orientales : un musée découvre que la majorité de ses toiles sont des contrefaçons

Publié le 28 avril 2018 à 23h32
Pyrénées-Orientales : un musée découvre que la majorité de ses toiles sont des contrefaçons
Source : RAYMOND ROIG / AFP

ESCROQUERIE - Déception dans un musée catalan dédié au peintre Etienne Terrus, contemporain de Matisse. La municipalité a découvert que 82 des 140 œuvres exposées sont des faux. Le préjudice est estimé à 160.000 euros.

Il aura fallu des années pour découvrir l'escroquerie. Plus de la moitié des œuvres d'Etienne Terrus exposées au musée municipal d'Elne, au sud de Perpignan (Pyrénées-Orientales), sont des contrefaçons. Ce peintre catalan fait la fierté de cette commune où il a vu le jour au milieu du XIXe siècle. Si bien que ses peintures, dessins et aquarelles sont présentées au public depuis 1994 dans un site culturel. 

La mairie a découvert que 82 des 140 pièces sont en fait de grossières copies. Le doute s'est immiscé à l'occasion de travaux de rénovation effectués récemment dans le musée. L'historien de l'art chargé de chapeauter la nouvelle exposition a remarqué des anachronismes sur certaines peintures attribuées à l'artiste dit "méditerranéiste"pour avoir célébré la lumière des paysages côtiers du Roussillon. Il s'agissait en réalité d’œuvres inspirées par des catalogues d'exposition dédiés au peintre.

"Le marché de l'art est gangrené"

"Tout le marché de l'art est gangrené [...] du vendeur à la sauvette jusqu'aux antiquaires en passant par les salles des ventes", affirme le spécialiste. "C'est une catastrophe pour la municipalité", commente le maire de cette commune de 8600 habitants interrogé par l'AFP. Un coup dur en effet pour la mairie qui a acheté des œuvres pendant une vingtaine d'années. Deux associations venaient même d'enrichir la collection dédiée à l'artiste qui avait entretenu une correspondance fournie avec Henri Matisse au début du XXe siècle. Le préjudice s'élèverait à 160.000 euros.  

Domaine public

L'édile a porté plainte début avril après la découverte des faux. "Je me mets à la place de toutes les personnes qui sont venues visiter le musée, qui ont vu des œuvres fausses, qui ont pris un ticket d'entrée, quel que soit le prix. C'est inacceptable", estime-t-il auprès de nos confrères de France Bleu Roussillon

Zoom sur : Murol, berceau d'une peinture mêlant impressionnisme et fauvismeSource : JT 13h WE
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Une enquête pour faux, usage de faux, contrefaçons et escroqueries notamment a été confiée à la gendarmerie de Perpignan. 


La rédaction de TF1info

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