REACTION - Hubert Wulfranc, ancien maire de Saint-Etienne-du-Rouvray et député PCF , a réagi sur LCI, après les accusations de Mediapart, selon lesquelles les renseignements auraient négligé des messages menaçants d'un auteur de l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray.
"J’ai une réaction troublée, bien évidemment... !" Hubert Wulfranc, ancien maire de Saint-Etienne-du-Rouvray, a réagi sur LCI, aux accusations formulées par Mediapart dans un article du 4 janvier, selon lesquelles les services de renseignements auraient négligé des messages menaçants émanant d'Adel Kermiche, un des auteurs de l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray en 2016. Mais Mediapart va plus loin : les Renseignements auraient antidaté des documents pour se couvrir.
Des révélations (lien payant) qui ne laissent pas d’étonner l’ancien élu. "J’ai une réaction troublée à deux titres", dit-il. "D’abord sur le fait que potentiellement des éléments auraient pu permettre d’éviter ce drame au prix d’un fonctionnement plus fluide de l’information. Et de savoir qu’avec toutes les réserves possibles, une éventuelle manipulation ou falsification de ces éléments d’information relèverait d’une faute très lourde."
"Le suivi des terroristes a totalement échappé aux élus locaux"
Le parquet de Paris a ouvert une enquête ce vendredi, ce qu’approuve l’ancien élu. "Je pense que tout ce qui va permettre d’éclaircir" ces faits est bienvenu : "On en est au stade de la confiance vis-à-vis de nos service des renseignements, qui sont sans nul doute confrontés à des éléments complexes à analyser", indique Hubert Wulfranc. "Mais le contexte nécessite que nous puissions disposer d’une confiance intacte vis-à-vis de ce travail", a approuvé Hubert Wulfranc, aujourd'hui député PCF de la 3e circonscription de la Seine-Maritime.
A l’époque du drame, il indique avoir eu, "comme tout élu local", des "éléments d’inquiétude ou de préoccupation qui pouvaient intervenir sur notre territoire", que des "individus étaient repérés". Mais, a-t-il ajouté, "le traitement de leur suivi, et les suites de cette enquête le démontrent, cela a totalement échappé aux élus locaux".
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Des négligences ?
Les services de renseignement ont-ils négligé des messages menaçants d'un des auteurs de l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray en juillet 2016 ? Mediapart affirme que la police a posdaté une note pour couvrir leur raté, des accusations rejetées vendredi par les autorités.
Selon le site d'information, un policier de la Direction du renseignement parisien (DRPP) a rédigé une note faisant état de messages d'Adel Kermiche évoquant une "attaque dans une église" et mentionnant Saint-Etienne-du-Rouvray, quelques jours avant l'assassinat du père Hamel, égorgé le 26 juillet.
"Une fois le prêtre assassiné, la DRPP a alors postdaté deux documents afin de masquer sa passivité", en faisant pression sur ce brigadier, accuse Mediapart. "Le raté est énorme : un service de renseignement était aux premières loges pour assister aux préparatifs de cet attentat", estime le site, s'appuyant sur les déclarations de plusieurs policiers de la DRPP sous couvert d'anonymat. Sans qu'on puisse toutefois conclure qu'une mise en action de ces services dès la prise de conscience de la dangerosité d'Adel Kermiche aurait permis de l'arrêter dans son funeste projet.