Série noire dans les Pyrénées-Atlantiques : 22 tombes profanées en dix jours

Publié le 10 octobre 2016 à 18h28
Série noire dans les Pyrénées-Atlantiques : 22 tombes profanées en dix jours
Source : googlestreetview

FAIT DIVERS – Vingt-deux tombes ont été vandalisées dans trois cimetières des Pyrénées-Atlantiques entre le 29 septembre et le 8 octobre. Plusieurs enquêtes ont été ouvertes, mais le ou les auteurs courent toujours.

L’inquiétude grandit dans les Pyrénées-Atlantiques. En dix jours, 22 tombes ont été profanées dans les cimetières de trois communes du département : à Lescar dans la nuit du 28 au 29 septembre, à Aubertin dans la nuit du 5 au 6 octobre, et enfin à Monein dans la nuit du vendredi au samedi 7 au 8 octobre. 

C’est la médiatisation de l’affaire de Monein qui a mis sous les projecteurs les faits similaires ayant visé les deux premières communes. Dimanche, une source proche du dossier, interrogée sur les faits les plus récents, révélait en effet à LCI que ces deux autres villes avaient été ciblées. Plusieurs enquêtes, confiées à la police ou à la gendarmerie, ont été ouvertes pour "violation de sépultures", mais aucun suspect n’a pour l'heure été interpellé.

 

"On n’est pas près de s’en remettre… Ça fait peur"

Le jeudi 29 septembre au matin, des individus découvrent, stupéfaits, que plusieurs pierres tombales ont été déplacées au cimetière de La Banère à Lescar. "Cinq tombes ont été vandalisées. L’ouverture allait de 25 cm à un mètre environ, précise à LCI le maire de la ville, Christian LaineI. Il y avait certainement une volonté d’accéder aux cercueils, l’un d’eux a été dégradé. La police a en effet retrouvé par terre un bout de cercueil, qui devrait être expertisé. Les familles ont été contactées, mais trois caveaux étant très anciens, certaines sont difficiles à retrouver…"

Une semaine plus tard, jour pour jour, c’est le cimetière d’Aubertin, à 14,4 kilomètres de là, qui était visé. "C’est une dame qui se rendait au colombarium qui a donné l’alerte, nous explique Martine Rodriguez, maire de cette commune de 450 habitants. Quand elle est arrivée, la place où se trouvait l’urne cinéraire de son mari était ouverte, et l'urne avait été éclatée par terre. Quand je suis arrivée sur place, j’ai vu que douze tombes avaient également été vandalisées. Nous avions le même jour un enterrement, nous n’avons pas pu mettre tout de suite la personne dans son caveau familial, mais dans un premier temps dans le caveau communal…" Selon l’élue, cet événement a bouleversé sa commune. "On n’est pas près de s’en remettre… Ça fait peur", dit-elle. 

Deux corps sortis des cercueils

La série noire ne s’est pas arrêtée là. Dans la nuit du 7 au 8 octobre, à une quinzaine de kilomètres plus loin, c’est le cimetière de Monein qui a été visité. Joint dimanche par LCI, le maire Yves Salanave-Péhé déclarait que cinq tombes, "visiblement choisies au hasard", avaient été profanées. "Les pierres tombales ont été déplacées. Deux corps ont été sortis des cercueils mais sont restés dans leur intégrité, il n'y a pas eu de prélèvement d'ossements. Pour les trois autres tombes, les cercueils, du fait de la météo ces derniers temps, étaient dans l'eau. Je pense que les profanateurs ont renoncé à aller plus loin", avait ajouté l’édile. 

Aucun tag, aucune inscription n’ont été retrouvés dans les cimetières. "Nous ignorons si ces actes de vandalisme sont l’œuvre d’une seule et même personne ou d’un seul et même groupe. Mais c'est très probable. Tous sont situés dans un périmètre restreint qui, sur une carte, forme un triangle. Les actes de vandalisme ont été crescendo, avec des corps pour partie sortis de leurs cercueils lors des événements les plus récents. C’est troublant", nous indique ce lundi la source proche du dossier. Selon un magistrat au parquet de Pau joint par l'AFP dimanche, "les personnes qui se livrent à ces actes sont à la recherche de bijoux ou autres".  Le maire de Monein n'exclut de son côté la thèse du "rituel satanique". 

Les différents maires ont ou devaient porter plainte au nom de leurs communes, tout comme les familles qui ont pu être contactées. Les élus demandent également à toute personne pouvant apporter des éléments aux différentes enquêtes ouvertes de se faire connaître auprès des forces de l’ordre. 


Aurélie SARROT

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