Surdose d'insuline à son bébé : l'infirmière fixée sur son sort mardi

Publié le 4 novembre 2014 à 7h00
Surdose d'insuline à son bébé : l'infirmière fixée sur son sort mardi

JUSTICE – Moins d'un mois après son procès, une femme de 32 ans, infirmière de profession, connaîtra ce mardi la décision du tribunal correctionnel de Thionville (Moselle). Atteinte du syndrome de Münchhausen par procuration, elle avait, en juin 2012, injecté à trois reprises de l'insuline à son enfant d'un an le plongeant dans un état grave.

Compte tenu de son métier, elle pouvait difficilement ignorer les conséquences de son geste. Ce mardi, le tribunal correctionnel de Thionville (Moselle) rendra sa décision contre une mère, infirmière de profession, jugée pour avoir volontairement injecté de l'insuline à son bébé de 12 mois.

Les faits s'étaient déroulés entre le 20 et le 22 juin 2012 . Le bébé qui avait eu deux injections du médicament en quelques heures avait été admis dans un état apathique à l’hôpital de Bel-Air. La troisième avait été injecté dans l'enceinte de l'hôpital par sa mère alors qu'elle se trouvait à son chevet.

Echapper à sa propre vie

Agé aujourd'hui de 3 ans, l'enfant se porte bien. La mère, elle, jugée le 8 octobre dernier, a indiqué au tribunal qu'elle ne voulait pas "tuer" son enfant . Car cette maman avait elle même conduit son petit à l'hôpital au moment des faits.

Au cours des examens pratiqués sur l'enfant, les médecins avait relevé un surdosage manifeste d'insuline dans le corps du bébé et avait fait un signalement aux gendarmes. Au départ, ces derniers n'avaient pas du tout pensé à la trentenaire, mère de trois enfants et infirmière. Mais très vite, l'étau s'était resserré sur elle. Passé aux aveux, la mère de famille a indiqué avoir agi ainsi pour échapper à sa vie personnelle et surtout à son exercice professionnel. En se rendant au chevet de son enfant, elle n'avait pas à aller au travail.

Deux ans de prison avec sursis requis

Face à ces déclarations, la justice avait ordonné des expertises. Les résultats ont démontré que la trentenaire était victime du "syndrome de Münchhausen par procuration". Révélé en 1977 par le pédiatre britannique Roy Meadow, ce syndrome décrit une forme d'abus sur mineur dans laquelle les mères rapportaient délibérément des fausses maladies à leurs enfants. Ces parents, qui abusent volontairement leurs enfants, souffrent notamment de dépression, de violences conjugales, de psychopathie ou de psychose.

Le 8 octobre, le parquet a requis deux ans de prison avec sursis. Joint par téléphone par metronews ce lundi à la veille de la décision, le procureur de Thionville, Christelle Dumont, n'a souhaité faire "aucun commentaire sur ce dossier".


Aurélie SARROT

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