Tarnac : le parquet fait appel de la qualification "terroriste"

Publié le 11 août 2015 à 9h09
Tarnac : le parquet fait appel de la qualification "terroriste"

JUSTICE - La qualification "terroriste" avait été abandonnée vendredi par la juge d'instruction dans l'affaire des sabotages de caténaires de TGV en 2008. Mais lundi, le parquet a fait appel de cette décision.

L’affaire dite de Tarnac est-elle un dossier terroriste ? Vendredi, la juge d’instruction chargée de l’enquête sur le sabotage de plusieurs lignes de TGV en 2008, par un petit groupe issu de la mouvance anarcho-autonome, avait répondu "non". Dans son ordonnance, la magistrate décidait de renvoyer en correctionnelle huit membres du groupe dont le principal accusé, Julien Coupat, mais abandonnait la qualification de "terroriste". Une décision dont a fait appel le parquet lundi.

La juge d’instruction estime que les actes de sabotage dont sont accusés les prévenus ont été commis "dans le dessein patent de désorganiser la SNCF", selon une source proche du dossier. Mais elle considère que "malgré le préjudice occasionné" et "le désagrément causé aux usagers", ces actions n'avaient "pas pour but d'intimider ou de terroriser la population", a ajouté la source. Elle a donc décidé de renvoyer devant le tribunal correctionnel Julien Coupat, Yildune Lévy et deux autres personnes, uniquement pour "association de malfaiteurs" et "dégradations".

"Cela ne paraît pas très sérieux"

"Cette ordonnance était un camouflet difficilement supportable pour le parquet qui reste dans une logique d'entêtement idéologique qui n'a rien de juridique", ont réagi lundi Marie Dosé et William Bourdon, avocats des prévenus. "Il y a sept ans nous sommes devenus des terroristes, il y a trois jours, on nous a appris que nous ne l'étions plus, demain nous allons peut-être le redevenir. Cela ne paraît pas très sérieux", a relevé Mathieu Burnel, l'un des prévenus.

L'affaire Tarnac, du nom du village corrézien où gravitait une petite communauté proche de l'ultra-gauche, avait suscité en éclatant une vive polémique. Le gouvernement et la ministre de l'Intérieur de l'époque, Michèle Alliot-Marie, avaient alors été accusés de l'instrumentaliser en insistant sur son caractère terroriste.

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La rédaction de TF1info

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