Toulouse : la nounou piégée par une caméra dissimulée sous le sapin reconnaît avoir frappé les enfants

par Aurélie SARROT Aurélie Sarrot
Publié le 12 décembre 2016 à 15h43, mis à jour le 12 décembre 2016 à 17h28
Toulouse : la nounou piégée par une caméra dissimulée sous le sapin reconnaît avoir frappé les enfants
Source : Sipa

FAIT DIVERS – La femme soupçonnée d’avoir porté des coups à une fillette de deux ans a été mise en examen et placée en détention provisoire jeudi soir à la maison d’arrêt de Toulouse pour "violences habituelles sur mineur de 15 ans". Selon son avocat, contacté par LCI, elle a reconnu avoir levé la main plusieurs fois sur la fille ainsi que sur son frère, âgé de trois ans.

Sans les images, que se serait-il passé ? Mardi dernier, un couple de Toulousains a porté plainte contre une femme âgée de 49 ans qui avait la garde de ses deux enfants, une fille de deux ans et un garçon de 3 ans. Soupçonnant leur nounou d’exercer des violences sur leur fillette en raison des hématomes au visage que celle-ci présentait, les parents avaient en effet décidé  de dissimuler une caméra sous le sapin de Noël. 

"Lundi 5 décembre, le père a vu la scène en direct alors qu’il était au travail, indique une source proche du dossier à LCI ce lundi. La petite fille ne voulait pas manger son dîner, la nounou était excédée. Elle lui a tiré les cheveux, puis l’a giflée à plusieurs reprises. Il est rentré tout de suite chez lui, et a renvoyé l’employé avant de se rendre au commissariat le lendemain matin".  Interpellée mardi dernier, la quadragénaire a été mise en examen pour "violences habituelles sur mineur de 15 ans" et placée en détention provisoire à la maison d’arrêt de Toulouse. 

Employée depuis février

Selon nos informations, la femme incriminée était employée depuis le mois de février chez ce couple et avait été recrutée sur un site Internet. Elle travaillait parallèlement pour une société d’aide à domicile depuis trois ans et s’occupait depuis quelques mois d’une septuagénaire. Cette dernière "n’a jamais fait état de problème",  d’après l'employeur, joint ce lundi par notre rédaction. 

Concernant les violences sur la fillette, la quadragénaire a reconnu les faits face aux enquêteurs. "Ma cliente ne conteste pas avoir été au-delà de ce qui aurait dû se faire. Elle admet avoir commis des violences à deux reprises sur la fillette de 2 ans et une fois sur le garçon de 3 ans, indique Me Raynaud de Lage à LCI. Elle reconnait avoir ainsi, au début du mois, et comme le montrent les images, tiré les cheveux de la petite fille et lui avoir donné des gifles dans un moment d’énervement. D’elle-même, et alors qu’il n’y avait alors pas de caméra, elle a fait savoir qu'elle avait déjà porté des coups à la fillette en mai dernier, et une autre fois au petit garçon avant l’été". 

Au mois de mai,  les parents de la fillette avaient retrouvé leur enfant avec des hématomes au visage . Un traumatisme crânien avait alors été constaté par les médecins et la petite fille avait dû être hospitalisée. "Elle avait alors dit aux parents que la petite était tombée dans l’escalier… Finalement, elle a reconnu que ce jour-là, elle l’avait frappée" ajoute Me Raynaud de Lage. 

Fatiguée et surmenée

La quadragénaire a justifié ces accès de colère et de violences par du surmenage et une situation personnelle compliquée. "Mère célibataire, avec un enfant jeune majeur à sa charge, elle déclare qu’elle travaillait beaucoup, qu’elle était fatiguée, surmenée, et qu’elle avait beaucoup de problèmes à gérer, commente Me Raynaud de Lage. Elle dit qu’elle n’avait sans doute pas la patience nécessaire pour s’occuper des petits à certains moments, qu’elle a perdu son sang-froid et toute maîtrise de soi". 

Me Raynaud de Lage a rendu visite ce lundi matin à sa cliente à la maison d’arrêt de Toulouse. "Elle regrette ce qu’elle a fait, elle comprend qu’elle a perdu le contrôle à certains moments et que ces événements n’auraient jamais dû arriver". Pour ces faits, elle encourt jusqu’à dix ans de prison. 


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