Incendie du "Cuba Libre" à Rouen : "Tout est de ma faute", dit le patron du bar

Publié le 31 octobre 2016 à 18h21
Incendie du "Cuba Libre" à Rouen : "Tout est de ma faute", dit le patron du bar
Source : MATTHIEU ALEXANDRE / AFP

AVEU - L'un des deux responsables du bar de Rouen "Au Cuba libre", détruit par un incendie début août, a reconnu une série d'erreurs devant les enquêteurs, comme le rapporte ce lundi "Le Parisien".

14 personnes y avaient péri le 5 août dernier après l'incendie qui a ravagé le "Cuba Libre", un bar de Rouen. 14 jeunes hommes et jeunes filles, morts par asphyxie, alors qu'ils étaient venus fêter un anniversaire. Nacer Boutrif, 45 ans, qui exploitait l'établissement avec son frère Amirouche, 37 ans, a confirmé devant les enquêteurs toute une série d'irrégularités sur la sécurité incendie de son bar, qu'il avoue complètement méconnaître. Une information révélée ce lundi par Le Parisien

L'exploitant a ainsi dit son ignorance sur la nature du matériau d'isolation phonique dont il avait recouvert la cave et qui a pris feu instantanément au contact de bougies. La mousse en polyuréthane qui tapissait murs et plafond de la cave, il l'avait achetée "sans regarder l'étiquette" confie-t-il, ajoutant qu'il n'avait jamais pensé à un risque d'incendie. L'important pour lui était de réduire le bruit de la musique, après avoir été, dans le passé, mis à l'amende pour tapage nocturne. "Si je n'avais pas fait ces travaux, rien ne serait arrivé. Si je n'avais pas donné la bougie (d'anniversaire, ndlr), rien ne serait arrivé. Tout est de ma faute", s'accable-t-il.

J'aurais préféré mourir avec eux
Amirouche, l'un des deux gérants du bar

S'agissant de l'issue de secours de la cave qui était fermée, l'exploitant raconte que son frère Amirouche, devenu gérant depuis l'année dernière, avait oublié de la déverrouiller, ce qu'il faisait chaque fin de semaine. Quand l'incendie a éclaté, Amirouche se trouvait sur la terrasse du bar. Il a réalisé que l'issue de secours était fermée et s'apprêtait à descendre dans la cave avec un extincteur. "Je l'ai retenu", raconte Nacer selon qui son frère aurait dit par la suite: "J'aurais préféré mourir avec eux".

A la mi-septembre, Nacer et Amirouche Boutrif, ont été mis en examen pour "homicides et blessures involontaires aggravées par violation délibérée d'une obligation de sécurité" et remis en liberté sous contrôle judiciaire.

Suite au drame, trois bars fermés pour défaut de sécurité

A la suite du drame, la ville de Rouen a fait multiplier les contrôles dans les bars musicaux dits de 5e catégorie, ceux où le passage d'une commission de sécurité n'est pas obligatoire. A la mi-octobre, elle avait indiqué qu'une dizaine de bars avaient été partiellement fermés dans l'attente de travaux et que trois avaient fait l'objet d'une fermeture administrative totale.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a demandé que les contrôles soient étendus à l'ensemble du pays dans les quelque 200.000 établissements du même type.

ncendie d'un bar à Rouen: l'issue de secours était "verrouillée", selon l'avocat des victimesSource : Sujet JT LCI
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Virginie FAUROUX

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