TERRORISME - Un homme se revendiquant de Daech a perpétré plusieurs attaques ce vendredi matin dans l'Aude. Après avoir blessé le conducteur d'une voiture et tué le passager, il a tiré sur des CRS. Quelques minutes plus tard, il a pris des personnes en otages dans un supermarché de la commune limitrophe de Trèbes. LCI fait le point sur ces événements au cours desquels trois personnes ont perdu la vie.
Un homme se revendiquant de Daech, Radouane Lakdim, a tué trois personnes et blessés trois autres ce vendredi dans l'Aude. L'individu, qui a également pris en otage un gendarme dans un supermarché de Trèbes, réclamait la libération de Salah Abdeslam.
Un automobiliste tué à Carcassonne
Dans des circonstances qui restent encore à éclaircir, un homme a volé ce vendredi matin une voiture à proximité d'une caserne de CRS à Carcassonne, tuant un passager et blessant grièvement le conducteur du véhicule.
Des CRS pris pour cible à Carcassonne
Quelques instants plus tard, il s'est dirigé vers la caserne de la Perrine à Carcassonne (3ème Régiment de Parachutistes d'Infanterie de Marine) "vraisemblablement afin d'attendre des militaires", selon le procureur François Molins, "avant de se raviser, de faire demi tour et de se diriger vers la caserne de CRS".
Vers 10h40, quatre policiers en train de faire un jogging ont été la cible de tirs provenant d’une voiture. L’un d’eux a été blessé à l’épaule et son pronostic vital n’est pas engagé. Des témoins ont indiqué avoir vu un homme au volant hurlant "Allah Akbar" et disant vouloir venger ses frères en Syrie. Six douilles de calibre 7.65 ont été retrouvées au sol lors cette fusillade. La voiture a pris la fuite très rapidement.
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Une prise d’otage à Trèbes
Environ une demi-heure plus tard, vers 11h15, une prise d’otages accompagnée de coups de feu a eu lieu dans un supermarché Super U à Trèbes, une commune limitrophe à Carcassonne. Une cinquantaine de personnes se trouvaient alors à l'intérieur, selon les premiers éléments de l'enquête. Une grande partie des employés et des clients ont réussi à prendre la fuite, les autres ont pu été libérés dans le cadre d'une négociation. Selon le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, ce lieutenant-colonel de 45 ans s'est proposé comme otage en échange.
Un témoin indique que l'auteur des coups de feu, qui était armé de couteaux, d'une arme de poing et de grenades, a crié "Allah Akbar" en rentrant dans le Super U. Deux personnes, un employé et un client, sont abattus par l'assaillant. Rapidement, la zone a été bouclée par l'antenne du GIGN de Toulouse, avec le soutien des policiers d'élite du Raid et de la BRI. Trois hélicoptères ont également survolé la zone.
Peu avant 15 heures, l'assaut a été donné par les forces de l'ordre, après que des coups de feu aient retenti. Le preneur d'otage a été tué. L'otage a quant à lui été retrouvé vivant mais gravement blessé. Son pronostic vital est engagé. Deux membres du GIGN ont également été blessés dans cet assaut.
Qui était le preneur d’otage ?
L'assaillant, âgé de 25 ans, s'appelle Radouane Lakdim. Il a affirmé être "un soldat de Daech". Ce franco-marocain a un temps été dans le radar des services de renseignement pour radicalisation. Il était fiché S, depuis 2014 et était également inscrit au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). Il avait fait l'objet d'un "suivi effectif de la part des services de renseignement en 2017", selon François Molins, mais l'enquête n'avait pas laissé présager de passage à l'acte.
Selon nos informations, il se disait prêt à mourir pour la Syrie et réclamait la libération de Salah Abdeslam, le dernier survivant des commandos des attentats de Paris. Résidant à Carcassonne, il était "connu pour des faits de petite délinquance", a expliqué le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, qui s'est rendu sur place. "Nous l'avions suivi et nous pensions qu'il n'y avait pas de radicalisation. (...) Il est passé à l'acte brusquement", a-t-il ajouté.
L'État islamique a revendiqué ces attaques
Moins d'une heure après l'assaut du GIGN, le groupe Etat islamique a revendiqué ces attaques dans un communiqué de son organe de propagande Amaq. "L'homme qui a mené l'attaque de Trèbes, dans le sud de la France, est un soldat de l'État islamique, qui a agi en réponse à l'appel" de l'organisation "à viser les pays membres de la coalition" internationale anti-EI, ont indiqué les djihadistes.
Une première arrestation
Des investigations sont actuellement en cours notamment pour déterminer la provenance de l'arme et chercher d'éventuels complices. Une personne a déjà été placée en garde à vue, elle partageait la vie de l'assaillant.