Affaires Lelandais : quand peut-on parler de "tueur en série" ?

Publié le 21 décembre 2017 à 15h38
Affaires Lelandais : quand peut-on parler de "tueur en série" ?

INTERVIEW - Déjà poursuivi pour "meurtre" dans l'affaire Maëlys, Nordahl Lelandais a également été mis en examen, cette fois pour "assassinat", dans le cadre de l'enquête sur du dossier du caporal Arthur Noyer. Les enquêteurs se penchent désormais sur toutes les affaires de disparitions non-résolue dans la région. De quoi faire planer le spectre d'un tueur en série. Jean-Pierre Bouchard, psychologue et criminologue, nous explique le profil de ces meurtriers.

Pour les deux affaires, il nie son implication mais reconnait sa présence sur les lieux. Mercredi 20 décembre, trois mois après sa mise en examen pour "enlèvement et séquestration" et un peu plus de trois semaines après celle pour "meurtre" dans le cadre de l'affaire Maëlys, Nordahl Lelandais, 34 ans, a été mis en examen pour l'"assassinat" du caporal Arthur Noyer, 24 ans, disparu le 12  avril et dont le crâne, retrouvé par un promeneur, a été identifié. 

Agé de 34 ans, Nordahl Lelandais, ancien militaire, est bien sûr présumé innocent. Toutefois, dans les deux dossiers, des indices, des concordances et des éléments troublants ont conduit les enquêteurs jusqu'à lui. A la lumière de ces accusations, les forces de l'ordre recherchent désormais tout rapprochement qui pourrait être fait entre Nordahl Lelandais et d'autres disparitions non résolues à ce jour dans cette région.  Et de faire faire planer le spectre d'un "tueur en série". 

Invité sur LCI ce mercredi, le criminologue et psychologue Jean-Pierre Bouchard décrypte les caractéristiques de ces meurtriers. 

Au moins trois victimes

"La définition la plus commune du tueur en série est celle d'une personne qui en a tué au moins trois autres, et ce avec des espaces de temps différents. C'est donc le contraire d'un tueur de masse qui tue quatre personnes au même moment et en général évidemment au même endroit", explique l’expert. 

Parmi ces tueurs en série, Jean-Pierre Bouchard distingue ceux qui ont des troubles mentaux, et qui "en général commettent les séries les plus courtes", et ceux qui sont responsables de leurs actes. "De très loin les plus nombreux, ils  commettent des séries beaucoup plus longues". 

Des mobiles très variables

Concernant le mobile : "L'appétit de tuer ne suffit pas", selon le criminologue. "Il y a généralement derrière des mobiles toujours plus simples et toujours plus forts. Le grand classique, c'est le mobile sexuel, où des gens peuvent être carrément sadiques et aimer tuer, avec un plaisir à faire du mal à leurs victimes et à distiller la mort. Beaucoup plus couramment que cela, on trouve des gens qui ont commis des agressions sexuelles plus ou moins graves, des viols par exemple, et qui ne veulent pas que les victimes permettent de les identifier et donc les tuent pour ces raisons-là", détaille l'expert. 

Mais il peut y avoir aussi d'autres types de "motivations", notamment "crapuleuses" ou encore "beaucoup plus particulières, beaucoup plus singulières aux personnes en question". Et s'ils ne les confessent pas, c'est très difficile de les déterminer à l'avance. C'est pour cela que les enquêtes commencent toujours par des recoupements", souligne Jean-Pierre Bouchard.

Dans le cas Lelandais, les investigations se poursuivent dans d'autres dossiers de disparitions non résolues et pourraient prendre un certain temps. Le suspect, lui, a regagné mercredi soir sa cellule à la prison de Saint-Quentin-Fallavier (Isère). 


La rédaction de TF1info

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