Collision de Millas : les barrières du passage à niveau ont-elles fonctionné ? Les versions s'opposent

Publié le 15 décembre 2017 à 18h38, mis à jour le 15 décembre 2017 à 18h51
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Source : Sujet JT LCI

MILLAS - Une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances de l’accident au cours duquel 5 collégiens sont morts, jeudi soir à Millas (Pyrénées-Orientales). D'après le procureur, une majorité de témoins indiquent que les barrières étaient fermées mais la version de la conductrice et de certains enfants est différente.

Les barrières du passage à niveau étaient-elles levées quand l'accident s'est produit ? Y a-t-il eu une défaillance technique ? Ce sont quelques-unes des questions clés pour tenter d’expliquer la tragédie de Millas (Pyrénées-Orientales). Le drame s'est produit à 16H10 jeudi au passage à niveau N°25 sur l'axe Perpignan-Villefranche de Conflent. Deux cars scolaires ont franchi l'un après l'autre les rails. Comment le train a-t-il pu percuter l'un des deux ? 

Ce sujet est au coeur d'une enquête qui s'annonce difficile tant les témoignages sont contradictoires. Interrogé jeudi sur le sujet, le procureur a indiqué que "très majoritairement", les témoins auditionnés avaient indiqué que "les barrières étaient fermées" au moment de l'impact.   

Une version contredite un peu plus tôt par la conductrice de 48 ans qui était aux commandes du bus. Blessée dans l'accident, cette dernière n'avait pas encore été entendue vendredi soir par les enquêteurs. Mais elle s'est confiée à son directeur.  Elle a traversé "barrières ouvertes et feu clignotant  éteint", a affirmé Christian Faur, son employeur.   "Nous l'avons rencontrée hier soir sur son lit d'hôpital, elle était  parfaitement lucide, elle nous a expliqué avoir traversé en toute confiance et  en toute sérénité le passage à niveau."

Ces propos ont "choqué" la SNCF qui a vivement réagi après ces accusations. "Selon des témoins, le passage à niveau a fonctionné normalement", avait elle tout d'abord indiqué même si tout doit "évidemment être confirmé par l'enquête". Le passage à niveau en question était d’un type "classique", doté d'une signalisation automatique et de deux barrières, et  "n'était pas considéré comme particulièrement dangereux". L’Association nationale Droits des Victimes (ADV) a déploré que la SNCF se soit "très rapidement exonérée de toute responsabilité dans cette affaire".

Car des témoignages de proches des victimes laissent entendre une toute autre version. Samuel Conegero père d'un élève, qui a reçu une photo de son fils prise dans l’accident, a pour sa part affirmé auprès de plusieurs médias que "la barrière est complètement relevée et il y a pas de barrière cassée". 

La grand-mère d’une victime, à qui sa petite-fille a raconté l’histoire, raconte à France 3 Occitanie. "Il s’est passé que la barrière ne s’est pas refermée. Elle est restée ouverte. Les clignotants rouge, normalement ça s’allume, ça ne s’est pas allumé", raconte-telle. "La conductrice est passée. Elle s’est arrêtée à moitié. Et c’est là que le train l’a percuté. C’est ce que m’a dit ma petite-fille. Elle était à l’avant. Elle a tout vu." 

Témoignages divergents

Sur Twitter, le père d’un petit garçon, Tony Helynck, habitant de Saint Féliu d’Amont a lui aussi interpellé plusieurs médias. 

Il prend le "passage à niveau tous les jours", et a noté des problèmes, récemment. "Cela fait quelques semaines qu’on a des soucis sur la voie ferrée, alors que soi-disant la voie n’est pas dangereuse, mais ça fait trois jours que les trains ne font que klaxonner quand ils arrivent près des habitations et des passages à niveau", raconte-t-il à LCI. "C’est bien qu’il y a soit des travaux soit des problèmes sur la ligne. On a eu des soucis la semaine dernière, on avait une barrière qui ne se fermait pas ou des barrières qui restaient fermées pendant trois quarts d’heure sans train qui passait." L'émotion passée, restent les questions : "C’est sûr qu’on aimerait avoir des informations là-dessus. Car beaucoup des enfants qu’on connaît on été impliqués."

"On a eu des soucis avec cette barrière il y a quelques semaines" : un témoin raconteSource : Sujet JT LCI
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Le passage à niveau en question n’était en tout cas pas classé dans les passages à risque. Bruno Gazeau, président de la Fnaut, rappelle que 400 passagse à niveau étaient jugés difficiles il y a une dizaine d’années, contre une centaine aujourd’hui. 


La rédaction de TF1info

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