VIDÉO - Fleury-Mérogis : la plus grande prison d'Europe bloquée par 350 surveillants

Publié le 11 avril 2017 à 6h15, mis à jour le 11 avril 2017 à 6h36

Source : JT 20h Semaine

BLOCAGE - Lundi soir, pendant quelques heures, la prison de Fleury-Mérogis dans l'Essonne a été bloquée par 350 surveillants pénitentiaires. Ils protestaient contre la récente agression de six gardiens.

Ils protestaient contre la récente agression de six gardiens dans la plus grande prison d'Europe, minée par la surpopulation carcérale et le manque de personnels. Plus de 350 surveillants pénitentiaires ont bloqué durant quelques heures lundi soir la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne). Munis de pancartes "Au feu, la pénit' brûle", "Surpopulation, sous-effectifs, danger" et certaines invitant les candidats à la présidentielle à leur rendre visite, les manifestants ont dressé des barricades à partir de 19H30 sur l'unique avenue qui mène à la prison.

Les gendarmes mobiles sont intervenus peu après 22 heures et ont repoussé les manifestants, à l'aide de gaz lacrymogènes puis de leurs boucliers, qui avaient mis feu aux barricades, faites de palettes de bois et de pneus. L'intervention s'est déroulée sans heurts notables,  les manifestants se contentant d'entonner La Marseillaise et le slogan "L'Etat contre l'Etat" face aux avancées des gendarmes mobiles. L'accès à la prison a été dégagé peu après 23 heures.

La maison d'arrêt remplie à 180% de sa capacité

Un rendez-vous entre l'intersyndicale (Ufap-Unsa Justice, CGT Pénitentiaire, FO Pénitentiaire) de Fleury et la direction de l'administration pénitentiaire est prévu ce mardi à 14 heures, ont précisé les syndicats, qui tiendront également dans la matinée une "marche des oubliés de la République" dans la ville de Fleury-Mérogis. Ils réclament notamment une fouille générale de la prison, des effectifs supplémentaires et l'abrogation de la législation qui les oblige à justifier les fouilles à nu de détenus. 

La maison d'arrêt est actuellement remplie à 180% de sa capacité. Elle accueille plus de 4.200 détenus et près de 150 postes de fonctionnaires sont vacants, selon les syndicats. "La situation est juste intenable. Cette agression, c'est la goutte d'eau de trop", a estimé Olivier Legentil, du syndicat Ufap-Unsa Justice (majoritaire).

Il ne se passe pas une semaine sans agression sur le personnel à Fleury
Syndicaliste Ufap-Unsa Justice

Jeudi, six gardiens de la prison ont été blessés par huit mineurs lors d'une altercation entre détenus qui a dégénéré en bagarre. "Les détenus sont de plus en plus jeunes et de plus en plus violents", a confié à l'AFP une gradée en poste depuis 15 ans à Fleury, sous couvert d'anonymat. "S'ils n'ont pas ce qu'ils veulent de suite, ils frappent le premier surveillant qui passe".

Selon elle, la surpopulation attise les tensions et le sous-effectif les aggrave. "Ici, un surveillant gère une centaines de détenus. Faites ça dans un hôtel, vous verrez comment les clients vont réagir", peste-t-elle. Selon M. Legentil, "il ne se passe pas une semaine sans agression sur le personnel à Fleury". Cette action devant la plus grande prison d'Europe traduit "un malaise général dans toute la pénitentiaire et surtout dans la région parisienne, où on est continuellement en manque d'effectifs", ajoute-t-il.


La rédaction de TF1info

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