Jeune homme grièvement brûlé dans un fourgon de police à Mantes-la-Jolie : une information judiciaire ouverte

par Aurélie SARROT Aurélie Sarrot
Publié le 10 janvier 2018 à 11h40, mis à jour le 10 janvier 2018 à 12h11
Jeune homme grièvement brûlé dans un fourgon de police à Mantes-la-Jolie : une information judiciaire ouverte

JUSTICE - Le parquet de Versailles a ouvert ce mardi une information judiciaire pour "blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois" contre cinq policiers et "non-assistance à personne en danger" après une interpellation survenue début novembre 2017 à Mantes-la-Jolie (Yvelines). Le jeune homme de 27 ans, arrêté ce jour-là, avait été grièvement brûlé par un chauffage situé dans le fourgon de police qui le conduisait au commissariat.

A l'issue d'une rencontre avec la victime, sa famille et leur avocat, le parquet de Versailles a ouvert ce mardi une information  judiciaire pour "blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois" contre cinq policiers et "non-assistance à personne en danger", a indiqué une source judiciaire à LCI. 

Le 7 novembre 2017, un jeune homme âgé de 27 ans avait été interpellé pour outrage dans le quartier du Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie Yvelines). L'individu avait été grièvement brûlé sur plusieurs parties du corps par un chauffage placé dans un fourgon de police alors que le véhicule le conduisait jusqu'au commissariat. Une enquête avait été ouverte juste après les faits et l'IPGN, la "police des polices", avait été saisie quelques jours plus tard. 

Le caractère raciste n'a pas été retenu

Joint par LCI ce mardi, Me Calvin Job, avocat de la victime, regrette que le parquet n'ait pas retenu comme infraction "les blessures volontaires et les insultes à "caractère raciste". 

"Mon client a eu de graves séquelles physiques et psychologiques après cette interpellation, rappelle-t-il. Dans le fourgon, pendant toute cette durée, il a été frappé et insulté par 5 fonctionnaires, parmi lesquels une femme qui lui mettait des coups de pieds. Les policiers lui ont dit 'Tais-toi sale négro, tais-toi !', 'La ferme!' ou encore "Tu vas payer". Malgré ses cris de détresse et ses appels au secours, les fonctionnaires ont continué..." 

"Aucun élément à ce stade ne nous permet de retenir le caractère volontaire des blessures. Rien ne démontre que les policiers ont voulu causer des brûlures à la victime. Idem pour le caractère raciste. Il est exact que la victime s'en est plaint mais nous n'avons aucun élément prouvant ces faits", précise la source judiciaire.

Un juge d'instruction devait être désigné par le président du tribunal de Versailles dans la journée.

Les policiers ont toujours contesté

Côté police, les fonctionnaires présents dans le fourgon ont toujours affirmé avoir eu affaire à un individu "très virulent". Le jeune homme aurait "tenté de prendre la fuite", avant d'être menotté et "hissé avec difficultés dans le fourgon" pendant qu'un "rassemblement hostile" se formait, d'après les premières constatations établies par la police.

Au cours du trajet, il serait resté "debout" dans le fourgon et aurait donné "des coups de pied dans la porte latérale", les fonctionnaires l'ayant ensuite "allongé sur le dos au sol où il continuait de se débattre", en tentant de "mordre" l'un d'entre eux, toujours selon la même source.

Une confrontation devrait être organisée dans les prochains mois. 


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