CAUSE ANIMALE - L’ONG de défense des animaux est poursuivie pour "violation de domicile" et "tentative d’atteinte à l’intimité de la vie privée", après avoir caché des caméras dans un abattoir des Yvelines en décembre dernier. Le verdict sera rendu le 9 octobre prochain.
Une amende de 15.000 euros, dont 10.000 euros avec sursis, a été requise lundi par le parquet de Versailles contre deux militants de l’association L214, qui avaient caché des caméras dans un abattoir des Yvelines. Ils voulaient, notamment, filmer l’étourdissement des porcs dans cet établissement.
Les faits remontent à décembre 2016. Deux membres de l’association L214, dont le co-fondateur Sébastien Arsac, s'introduisent dans un abattoir de porcs situé à Houdan dans les Yvelines. Ils y dissimulent des caméras sur une nacelle servant à descendre les cochons dans le puits, où ils sont étourdis au CO2 avant d'être saignés.
Mais les deux activistes sont interpellés lorsqu'ils viennent récupérer leur matériel dans la nuit du 12 au 13 décembre. L214 a depuis diffusé d'autres vidéos de cet abattoir, qui entendent montrer la souffrance des animaux.
215.000 € de dommages et intérêts réclamés par l'abattoir
Devant le tribunal correctionnel de Versailles, les deux prévenus, entourés de quelques dizaines de sympathisants, ont reconnu les faits, mais les estiment "justes".
De son coté, l'avocat de l'abattoir, Me Niolas Cassart, a raillé "l'anti-spécisme" de l'association qui, selon lui, "défend un égalitarisme entre les hommes et les animaux". L'établissement réclame 215.000 euros de dommages et intérêts.
Le représentant de l'accusation Michel Pellegry, a rappelé lui que les pratiques dans cet établissement "sont réalisées dans le total respect de la réglementation en vigueur au jour des faits".
Une dizaine d'abattoirs français épinglés par L214
Une enquête pour maltraitance animale contre cet abattoir est en cours à la suite d'une plainte de L214. L'hiver dernier, l'ONG avait diffusé des images montrant un employé frapper des porcs et leur administrer des chocs électriques.
Depuis 2008, L214 a publié plusieurs vidéos montrant des dysfonctionnements dans une dizaine d'abattoirs français. Récemment, c'était un élevage de poules en batterie qui avait été épinglé par l'association. Plusieurs procès pour maltraitance animale sont en cours d'instruction et des abattoirs ont été fermés après la publication des vidéos de l'ONG.