Violences conjugales : 122 femmes mortes sous les coups de leur compagnon en 2015

par William MOLINIE
Publié le 29 juin 2016 à 18h51
Violences conjugales : 122 femmes mortes sous les coups de leur compagnon en 2015

RAPPORT – Une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon, contre un homme tous les 17,5 jours. Les femmes sont les principales victimes des violences conjugales, selon une étude des policiers et gendarmes sur les morts violentes au sein du couple en 2015, rendue publique ce mercredi 29 juin. Voici les principaux chiffres à retenir.

Souvent décrites comme des "drames familiaux", les morts violentes au sein du couple ne sont pas de banales histoires. Derrière ces faits divers qui alimentent les colonnes des journaux, figurent une réalité, celle de la violence conjugale et intra-familiale.

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Le ministère de l’Intérieur et celui des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes viennent de publier l’étude nationale "sur les morts violentes au sein du couple en 2015" . Au total, en incluant les suicides des auteurs et les homicides des victimes collatérales, 261 décès ont été constatés l’année dernière. Un chiffre "sensiblement le même" qu’en 2014.

Les victimes
Dans le détail, 122 femmes sont décédées, victimes de leur compagnon ou ex-compagnon, en couple dits "officiels ou non officiels". Chez les hommes, ils sont 22 à avoir trouvé la mort, dont l’un d’entre eux sous les coups de leur compagnon. Premières victimes collatérales de ces violences : les enfants. Trente-six ont été tués au cours de l’homicide ou de la tentative d'homicide de leur père ou de leur mère. En moyenne, une femme décède tous les 3 jours sous les coups de son compagnon. Un homme tous les 17,5 jours.

► Situation maritale et mode opératoire
Dans 62,50% des cas, les décès sont survenus au sein de couples mariés, et 25,73% chez des couples en concubinage. Dans la grande majorité des situations (75,73%), les agresseurs ont utilisé une arme. Dans 20 affaires, c’est la strangulation qui est la cause du décès.

► Contexte
Pour les hommes, la cause majeure du passage à l’acte est le refus de la séparation, en cours ou passée (40 cas). Viennent ensuite la dispute (30), la maladie de la victime (18), la jalousie (10), la folie ou la dépression (8). Chez les femmes, la dispute (8 cas) est la principale cause. A noter, sur les 20 femmes auteurs d’homicide commis sur des hommes, 4 d’entre elles étaient victimes de violences de la part de leur partenaire, soit dans 20% des cas.

► Répartition des faits
"Il est difficile de dégager une véritable tendance quant aux périodes auxquelles les faits se produisent le plus souvent", écrivent les policiers et les gendarmes. Toutefois, on constate que la majorité des actes se produisent le vendredi. De la même façon, des "pics saisonniers" sont observés en janvier, mars, juin et octobre.

► Le suicide des auteurs
Ces violences conjugales sont "souvent caractérisées par le suicide ou la tentative de suicide de l’auteur". Dans un tiers des décès, les auteurs se sont suicidés (43 hommes et 2 femmes) et 21% ont tenté de mettre un terme à leur vie (28 hommes).


William MOLINIE

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