ROULEZ JEUNESSE - A Marseille, des parents ont créé un "syndicat des poussettes enragées" pour dénoncer les difficultés pour se déplacer avec une poussette dans la ville et exiger le meilleur pour leurs enfants. Mais le problème ne concerne pas seulement la cité phocéenne. Vous avez été nombreux à répondre à notre appel à témoignages lancé sur Facebook.
Les parents Marseillais n’en peuvent plus et le font savoir. Un tout nouveau collectif baptisé le "syndicat des poussettes enragées" dénonce en effet des difficultés pour se mouvoir avec une poussette et déplore plus largement un manque d’infrastructures à destination des plus jeunes dans la ville.
Sur leur page Facebook, lesdits parents expriment ainsi leurs revendications, expliquant ne plus en pouvoir de "galérer" pour circuler en ville, trouver une place en crèche, aérer les enfants, les amener dans un parc... Ils critiquent l'état des trottoirs et "la place phénoménale" occupée par les voitures dans la deuxième ville de France, et réclament plus d'espaces verts et de jardins publics, ainsi que des centres d'accueil de loisirs. Mais cette situation ne concerne pas seulement la cité phocéenne, tant les parents de toutes les grandes villes semblent partager le même constat.
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"Les trottoirs doivent être dégagés"
Vous avez en effet été nombreux à vous exprimer en réponse à un appel à témoignages lancé sur notre page Facebook. Sophie, parisienne, nous alerte ainsi : "Les trottoirs des villes, et notamment à Paris, sont un enfer pour les poussettes. Surtout si l’on habite dans un quartier "festif" avec moult terrasses qui privatisent en toute illégalité les trottoirs. Impossible de passer avec une poussette et donc, il faut descendre sur la chaussée, au milieu des voitures, ce qui n’est pas super 'safe'. Et si jamais on fait la remarque au garçon de café, on se fait rembarrer sans ménagement. Sans parler des mégots de cigarettes, ou des préservatifs usagés trouvés dans le bac à sable du square de quartier et rapportés comme des reliques par les bambins..."
C'est un manque de civisme de la part des automobilistes et des gens qui laissent les poubelles au milieu des trottoirs.
Anne-Solène sur notre appel à témoignages via Facebook
Camille, maman de 7 enfants, s’insurge contre l’irrespect des conducteurs, et pas seulement lorsqu’elle se déplace en poussette : "Les déplacements sont compliqués (...). Je déplore aussi comment les rues sont faites chez nous, les trottoirs ne sont pas assez larges donc on avance en file indienne et si jamais un enfant vient à tomber accidentellement, il atterrit sur la route. Je me dis que si c’était une personne en fauteuil roulant, elle ne pourrait pas être sur le trottoir, elle serait sur la route, ce n’est pas normal." Et Emilie de poursuivre : "C’est encore plus compliqué [de circuler] quand les gens se garent sur le trottoir". Pour Anne-Solène, "les trottoirs doivent être dégagés afin que les poussettes ainsi que les personnes en fauteuil puissent circuler sans descendre sur la chaussée. C'est un manque de civisme de la part des automobilistes et des gens qui laissent les poubelles au milieu des trottoirs. Les éboueurs aussi pourraient faire des efforts."
Des problèmes pour les poussettes mais aussi les personnes handicapées
Sandrine nous confie de son côté que lorsque sa fille était petite, elle était si exaspérée qu'elle râlait après ceux qui se garaient sur les trottoirs, l'obligeant à passer sur la chaussée : "J'ai laissé à certains des petits mots doux... histoire de leur faire comprendre", avoue-t-elle. Pour Nani, même combat : "Le parcours pour aller à l'école à pied était semé d'embûches avec des voitures mal garées et des vélos arrivant à vive allure mais en silence... Où est passée l'époque de mes parents, avec de larges trottoirs ombragés où les grandes et hautes poussettes et landaus circulaient nombreux, en sécurité ?"
A contrario, certains font entendre une voix dissonante, comme Arnold qui déplore que "des femmes avec des poussettes 4x4 occupent la moitié d'un bus aux heures de pointes".
Même avec une poussette cane, je suis obligée d’aller sur la route.
Virginie, sur notre appel à témoignages via Facebook
Quelques internautes, comme Clemcyca, disent avoir préféré le porte-bébé pour se déplacer en ville ("Cela évite que les enfants soient à hauteur de pots d'échappement", fait remarquer Delphine). Maryne pointe quant à elle du doigt des poussettes trop volumineuses, d’où un évident manque de praticité : "Certaines poussettes ne passent même pas dans les caisses des supermarchés tellement elles sont grosses et lourdes ! (…) Alors faire un mouvement ou association sur le fait que les poussettes ne passent plus en ville, je trouve ça stupide ! Changez de poussette pour une poussette simple et efficace et non pour une poussette de luxe !". Ce à quoi Virginie lui rétorque : "Même avec une poussette cane, je suis obligée d’aller sur la route."
Face aux nombreuses réactions qu'il suscite, le syndicat des poussettes enragées souhaite inviter les familles à filmer leurs galères du quotidien en poussette. Ces vidéos seront ensuite postées sur les réseaux sociaux. Une prise de conscience en marche ?