Conseils de psys : faut-il encourager son enfant à envoyer une liste de cadeaux au Père Noël ?

Publié le 22 novembre 2023 à 10h52

Source : JT 13h Semaine

Le secrétariat du père Noël mis en place chaque année par la Poste est ouvert jusqu'au 20 décembre.
Faut-il inciter le ou les vôtre(s) à prendre la plume ?
Deux spécialistes de la petite enfance délivrent leurs conseils.

Faut-il donner corps au "mensonge" du Père Noël ? Le traditionnel secrétariat du Père Noël est sur le pont depuis le 14 novembre, et répondra aux lettres des enfants jusqu'au 20 décemnre. "Rue des nuages, pôle Nord, Au pays des étoiles filantes... Il suffit d'indiquer 'Père Noël' sur l'enveloppe pour que la Poste la repère" et l'aiguille vers le secrétariat du bonhomme rouge, installé à Libourne, en Gironde, selon l'entreprise publique, qui mobilise chaque année plusieurs dizaines de personnes pour répondre à ces courriers. Les enfants "sages" qui envoient leurs dessins et listes de cadeaux reçoivent en retour une carte-réponse illustrée signée du gros bonhomme à barbe blanche (cette année, c'est l'écrivain de romans à suspense Michel Bussi qui l'a rédigée). "Très important : il faut indiquer clairement le prénom, le nom de l'enfant et son adresse complète pour qu'il puisse recevoir sa réponse", souligne d'ailleurs la Poste. 

Mais en matérialisant ainsi le Père Noël, certains parents pourraient craindre que leur enfant ne leur en veuille encore plus lorsqu'un copain ou un grand frère lui apprendra la cruelle vérité. Alors, faut-il jouer le jeu jusqu'au bout pour inciter les petits à y croire ?

"Ne pas demander tout et n'importe quoi"

La psychologue clinicienne Angélique Cimelière n'y voit aucun problème. Elle encourage même les familles à se plier au rituel. "La lettre au Père Noël matérialise ce qui est abstrait, or pour un enfant, il est essentiel que tout devienne concret, nous explique-t-elle. Cela peut l'amener à se rendre compte de lui-même qu'on ne peut pas demander tout et n'importe quoi. Et en participant ainsi au choix de ses cadeaux, il aura encore plus de satisfaction au moment de les recevoir". Cette spécialiste de la petite enfance souligne toutefois que pour éviter les déceptions, il faut "bien prévenir que le Père Noël fait un choix" dans les trop longues listes.

"Ne pas être dans l'excès"

Michaël Larrar, médecin psychiatre spécialisé dans la prise en charge des enfants et des adolescents, est moins enthousiaste : "Je ne conseille ni ne déconseille la lettre au Père Noël. Pour les parents que cela amuse, c'est tout simplement un moment ludique avec leur enfant". L'essentiel en la matière, poursuit-il, "c'est de ne pas être dans l'excès. Toute la société fait déjà croire aux petits que le Père Noël existe, on peut aussi s'en tenir à cela". Attention, donc, à ne pas trop faire durer cette tradition épistolaire : "il faut éviter que l'enfant y croit plus longtemps que ses petits copains et qu'il se trouve ridicule devant eux".

Se pose donc l'éternelle question de l'âge auquel il faut dire la vérité sur le barbu au costume rouge. "Autour de 6 ans" selon le docteur Larrar, lorsque la rumeur commence à circuler dans les cours de récréation et que l'enfant "va se montrer capable de relever les aberrations de ce personnage censé livrer des cadeaux à tout le monde". "En général, explique le docteur, la croyance au Père Noël s'arrête quand l'enfant est inconsciemment d'accord pour arrêter d'y croire. C'est donc quand il commence à poser des questions multipliées sur son existence qu'il est capable d'entendre qu'il n'existe pas". Et de rejoindre le cercle des grands, sans en vouloir à ses parents.


Gilles DANIEL

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