Qui sera la première femme à marcher sur la Lune ? Barbie et l'Agence spatiale européenne veulent mettre les filles en orbite

Publié le 15 juillet 2019 à 15h30

Source : Sujet TF1 Info

CROIRE EN SES RÊVES - Alors que nous célébrons le 21 juillet prochain le 50e anniversaire du 1er pas sur la Lune, aucune femme n'y a encore mis les pieds. Pour inspirer les filles - tout comme leurs parents qui disent peu connaître les filières scientifiques -, Mattel et l'Agence spatiale européenne s'associent afin de mettre à l'honneur la seule femme astronaute active en Europe.

En tant que parents, nous aimerions tous voir nos filles réussir leurs vies. Mais cela ne veut pas pour autant dire que nous les imaginons devenir présidentes, détentrices du Nobel de chimie ou astronautes. Non pas parce qu'on ne serait pas fiers qu'elles investissent de telles carrières, mais parce que nous n'avons pas les bons codes pour savoir comment les conseiller. C'est donc pour aider les parents à rêver d'un avenir sans limite pour leurs filles que l'Agence spatiale européenne (Esa) vient de s'associer avec Mattel, le fabricant des Barbie. Cette collaboration met à l'honneur des femmes qui repoussent les frontières, à l'image de Samantha Cristoforetti, la seule astronaute actuellement active en Europe, qui a désormais un exemplaire de la célèbre poupée à son effigie.  

Pourquoi un tel choix ? A quelques jours du cinquantième anniversaire du premier pas sur la Lune, ils sont partis d'un constat simple : seulement 15% des astronautes actifs sont des femmes. Et parmi elles, aucune n'est jamais allée sur la Lune. Il était donc temps d'agir. "Notre objectif est clair : encourager les filles à devenir la prochaine génération d'astronautes, d'ingénieures et de scientifiques de l'espace", avance-t-on chez Mattel.  

Ce projet s'inscrit d'ailleurs dans un programme plus large, baptisé "Dream gap" ("plafond des rêves") afin de sensibiliser le public sur les différents "facteurs qui empêchent les filles d'atteindre leur plein potentiel et de lutter contre les stéréotypes". Les recherches ont en effet montré qu'à partir de l'âge de cinq ans, les filles commencent à perdre confiance en leurs compétences et ne pensent plus qu’elles peuvent être tout ce qu’elles veulent.

Peu de filles rêvent de devenir scientifiques alors qu'elles obtiennent les mêmes résultats en sciences et en mathématiques que les garçons
Ersilia Vaudo-Scarpetta, cheffe de la diversité à l'Agence spatiale européenne

Dans le cadre de cette collaboration, plusieurs fillettes, venues du Royaume-Uni, d'Allemagne, de France et d'Italie, ont rencontré Samantha Cristoforetti au centre européen des astronautes de l'Esa, à Cologne, pour l'interroger sur son extraordinaire travail au quotidien. Il faut dire que l'astronaute italienne est peu connue du grand public. Pourtant, c'est une pionnière dans de nombreux domaines : première Italienne à rejoindre l’Agence spatiale européenne, elle en est également la troisième membre féminine de l’Histoire. Ancienne pilote de l’armée de l’air de son pays, elle est sélectionnée en 2012 pour une mission de six mois à bord de la Station Spatiale Internationale.

"Nous sommes fiers de mettre en avant des modèles inspirants comme les astronautes et d'encourager les filles à rêver toujours plus grand", s'est félicitée Ersilia Vaudo-Scarpetta, cheffe de la diversité à l'Esa, à l'issue de cette journée, se demandant toutefois pourquoi "peu de filles rêvent de devenir scientifiques, ingénieures ou professionnelles de l'espace alors qu'elles obtiennent en général les mêmes résultats en sciences et en mathématiques que les garçons". 

Des parents peu informés sur les métiers scientifiques

Pour l'Agence spatiale européenne, la raison est peut-être à chercher du côté de l'environnement familial, qui joue un rôle important sur les comportements et les affinités envers la science et les professions scientifiques. A ce sujet, Mattel a mené en juin une enquête au Royaume-Uni, en Allemagne, en France et en Italie pour comprendre les attitudes et les connaissances des parents au sujet des STEM [science, technologie, ingénierie et mathématiques, ndlr] et voir si cela pouvait être un facteur limitatif pour les filles souhaitant s’investir dans des métiers comme celui d'astronaute.

Et leurs conclusions sont imparables : sur les 2.000 parents de filles âgées de 3 à 10 ans interrogés, la majorité souhaiterait avoir une meilleure connaissance de l'espace et des possibilités de métiers liés aux STEM pour aider à informer

leurs enfants ; la plupart des parents confirme par ailleurs que si leur fille est intéressée par une carrière dans le domaine des STEM, ils ne sauraient comment l'aider si elle souhaite devenir astronaute.

Pour pallier ce manque d'informations, Mattel a publié une série de conseils utiles à l'attention des parents, avec l'aide de la psychologue Elizabeth Kilbey. Vous pouvez selon eux, par exemple : 

• Montrer à votre fille des modèles féminins positifs dès son plus jeune âge. 

• Susciter son intérêt pour les STEM en l'aidant à comprendre comment cela lui a déjà permis d'enrichir sa vie, avec des exemples tels qu’Internet, les médicaments et les voyages. 

• Quand elle s'amuse, l'inciter à inclure des thèmes ou des activités STEM dans ses jeux. Ainsi, lorsqu'elle prend son bain, lui parler de la "flottabilité" des jouets dans l'eau.

• L'encourager à faire du sport en équipe. "La plupart des carrières STEM implique une certaine forme de collaboration et le travail en équipe est un élément important dans le métier d’une personne", confirme la psychologue.


Virginie FAUROUX

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