Pourquoi la fin septembre marque le pic annuel des naissances (et des anniversaires)

Publié le 24 septembre 2019 à 11h26

Source : JT 20h Semaine

DÉCRYPTAGE - A la fin du mois de septembre, et plus précisément le 23, il naît en moyenne 5 % de bébés en plus que les autres jours de l'année, selon les chiffres de l'institut national d'études démographiques (INED). Étonnant ? Pas vraiment si l'on remonte neuf mois en arrière...

C'était il y a neuf mois jour pour jour, les cotillons, le champagne et un "bonne année !" qui flotte dans l'air. Résultat, 265 jours plus tard, 5% de naissances en plus sont enregistrées autour du 23 septembre. Un phénomène pointé du doigt dans une étude de l'Institut national d'études démographiques (INED), publiée en 2011. Ce pic "correspond à des conceptions du Jour de l'an", expliquAIT l'auteur, Arnaud Régnier-Loilier, notant qu'il est "systématique" et se retrouve "dans la plupart des pays" d'Europe.

"Les gens ont-ils plus de rapports sexuels à ce moment-là ? Ce n'est pas à exclure" même si "l'on ne dispose pas de données statistiques sur les pratiques sexuelles selon les moments de l'année", précisait le démographe. "On pourrait aussi imaginer qu'il y a plus d'accidents cette nuit-là, qu'il y a une moindre vigilance contraceptive. "Une hypothèse confirmée par l'examen du nombre d'avortements, puisque les IVG sont en augmentation dans les semaines qui suivent la Saint-Sylvestre, de "13 à 14 %".

La "saisonnalité" des naissances en baisse

Observé vers 1985, le pic de septembre est resté bien que la saisonnalité des naissances ait baissé depuis les années 90. Ainsi, il existait auparavant un pic marqué au printemps (+13,5% en mai 75), encore très visible dans les années 70-80. Mais aujourd'hui, à part le léger pic de septembre, les naissances ont lieu un peu n'importe quand. Du coup, les hypothèses tendant à expliquer le pic du printemps (conceptions pendant les vacances d'été, volonté de faire un bébé à la belle saison...) sont aujourd'hui invalidées.

On pourrait aussi penser que la contraception encourage la planification des bébés dans l'année. En fait, seuls 13% des couples arrêtent la contraception pour faire un enfant à une saison précise. Et bien peu y parviennent. Rien ne permet de dire que les parents planifient moins les naissances. En revanche, comme les femmes font des enfants de plus en plus tard (30 ans en moyenne), ce qui fait baisser leur fertilité, le délai entre l'arrêt de la contraception et la grossesse s'allonge et devient plus incertain. Difficile donc de prévoir vraiment la date de naissance de sa progéniture.


Virginie FAUROUX

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