PROTESTATIONS – Une association américaine demande l’annulation de la Palme d’honneur qui doit être remise dimanche 19 mai à Alain Delon dans le cadre du 72e Festival de Cannes, lui reprochant notamment son comportement à l’égard des femmes, ses propos contre les homosexuels et ses sympathies pour l’extrême droite.
On tient sans doute la première polémique du 72e Festival de Cannes. A la veille de la cérémonie d’ouverture, ce mardi 14 mai, l’association américaine Women and Hollywood a demandé aux organisateurs de renoncer à remettre à l'acteur Alain Delon, 83 ans, une Palme d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, ce dimanche 19 mai sur la scène du Palais des Festivals.
Dans une pétition en ligne qui avait déjà récolté plus de 17.000 signatures lundi 13 mai, cette association accuse l’acteur français d’être "raciste, homophobe et misogyne." Elle lui reproche notamment d'avoir affirmé que "les couples gay ne devraient pas avoir le droit d’avoir ou d’adopter des enfants et qu’il fallait traiter les femmes de manière macho ce qui inclut de leur donner des claques'", précise-t-elle, dénonçant par ailleurs les sympathies d’Alain Delon avec l’extrême droite.
Interrogé ce lundi par le presse, le délégué général du Festival de Cannes Thierry Frémaux a assumé le choix de rendre hommage à l'acteur qui a joué dans pas moins de 13 films présentés sur la Croisette dont "Le Guépard" de Luchino Visconti, Palme d'or en 1963.
"Alain Delon a le droit de penser ce qu'il pense" : Thierry Frémaux, délégué général du festival de Cannes, défend la décision de remettre une palme d'or d'honneur à un acteur qui a reconnu avoir giflé des femmes et qui avait qualifié l'homosexualité de "contre-nature" #AFP pic.twitter.com/CPaxbSZDgY — Agence France-Presse (@afpfr) 13 mai 2019
"Alain Delon a le droit de penser ce qu’il pense", a défendu Thierry Frémaux. "Je crois qu’il faut aussi faire la part des contradictions d’une existence de qui que ce soit. Et en l’occurrence d’un homme qui est parti très tôt à la guerre et qui fait partie d’une autre génération. C’est compliqué de juger avec les lunettes d’aujourd’hui des choses qui se sont passées et dites il y a quelques années."