Cannes 2016 : crise éco et crise de nerfs pour George Clooney dans "Money Monster" de Jodie Foster

Publié le 12 mai 2016 à 12h40
Cannes 2016 : crise éco et crise de nerfs pour George Clooney dans "Money Monster" de Jodie Foster

SUSPENSE – Julia Roberts et George Clooney monteront les marches de Cannes ce soir pour "Money Monster", long-métrage de Jodie Foster en salles ce jeudi. Mais au-delà de ce tapis rouge des plus glamours, que vaut la collaboration du trio ? Réponse.

The Big short, Margin call, The Company men, Wall street : l’argent ne dort jamais... La crise n’est plus un sujet inédit au cinéma mais elle a souvent été traitée du point de vue des traders, des banquiers ou des employés de grosses sociétés. Jodie Foster, elle, a choisi le sort d’un petit épargnant en pétard dans son long-métrage, présenté à Cannes, hors compétition.

Après avoir suivi les (mauvais) conseils de Lee Gates (George Clooney), gourou de la finance et présentateur du show télé "Money Monster", Kyle (Jack O’Connell) a tout perdu. Aussi, acculé et exigeant réparation, prendra-t-il l’animateur en otage lors d’une diffusion en direct. La victime ne pourra alors compter que sur sa tchatche et sa productrice connectée via son oreillette (Julia Roberts, pour se sortir d’affaire et trouver une explication à la faillite et à la rage de son agresseur.

Après des films intimes (Week-end en famille, Le petit homme, Le complexe du castor), Jodie Foster emprunte donc la voie du thriller engagé pour son quatrième passage derrière la caméra. Dans sa ligne de mire : le néolibéralisme et le grand capital se jouant de ses micro investisseurs... et sortant toujours victorieux au bout du compte. Cynique, Money Monster épingle une société où règne le chacun pour soi et où les malheurs des autres ne sont que matières à buzz, à détournements sur internet ou à moqueries pour amuseurs télé. Résultat: dans un tel contexte, tout le monde est seul. La star télé ne vivant qu’à travers son job et sa petite notoriété, sa productrice coincée dans sa régie avec son take away et l'homme en banqueroute, contraint d’en venir aux extrêmes pour trouver de l’aide.

Mais, au-delà du discours, Money Monster reste avant tout un divertissement et un thriller dans la tradition du genre. Tournés en quasi huis clos (jusqu’à la résolution), les deux premiers tiers du film jouent la montre, la tension et le rapport de force entre le preneur d’otage et sa victime, chacun reprenant le pouvoir à tour de rôle. Si George Clooney fait le job (et amuse dans un petit numéro de hip hop), c’est surtout Jack O’Connell qui tire ici son épingle du jeu. L’acteur britannique révélé dans Les poings contre les murs et adoubé par Angelina Jolie dans Invincible vole la vedette à la superstar masculine et à Julia Roberts, second rôle pourtant honnête de ce thriller franchement efficace.

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La rédaction de TF1info

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