Cannes 2017 : Robert Pattinson casse (encore) son image dans un "Good Time" sans prétention

Jérôme Vermelin, à Cannes
Publié le 25 mai 2017 à 15h08, mis à jour le 25 mai 2017 à 18h05
Cannes 2017 : Robert Pattinson casse (encore) son image dans un "Good Time" sans prétention

ON AIME – Les frères Josh et Ben Safdie offrent à Robert Pattinson le rôle d’un loser magnifique dans "Good Time", road trip nocturne dans le New York des quartiers pauvres. Pas très original, mais plutôt rafraîchissant.

A force, ça va finir par se voir. Depuis qu’il a abandonné les canines pointues d’Edward Cullen dans Twilight, Robert Pattison cherche par tous les moyens à se débarrasser de son image d’idole des boutonneuses. D’où ses rôles un brin tordus, et plutôt convaincants, chez David Cronenberg dans Cosmpolis et Maps to the stars. Deux films qui lui ont valu les honneurs de la compétition cannoise, quand il ne présentait pas en séance de minuit The Rover, le western destroy de David Michod dans lequel il incarnait un bandit neuneu avec une sale prothèse dentaire. A défaut de cartonner au box-office, l’acteur anglais creuse le sillon indé avec Good Time, le nouveau film du jeune duo new-yorkais Josh et Ben Safdie...

Le pitch

Connie, une petit frappe sans scrupule, organise le braquage d'une banque avec Nick, son frère handicapé, afin de les extraire de leur existence miséreuse auprès de leur grand-mère. Le hic, c’est que l’affaire tourne mal. Et que Nick est arrêté et envoyé en prison tandis que Connie erre dans le New York des quartiers chauds à la recherche d’une solution pour le faire sortir.

Les points forts

Originaires du Queens, les frères Safdie ancrent leur cinéma dans un New York ultra-réaliste, filmé à l’épaule, loin de la représentation clinquante des superproductions hollywoodiennes. Un parti pris esthétique qui confère au film une forme d’urgence permanente, même dans ses moments de creux.  Et oblige "R-Patz" et ses partenaires, dont Ben Safdie dans le rôle de Nick, à la jouer le plus nature possible.

 

Les points faibles

Si les premières scènes du film se focalisent sur la relation à la fois tendre et ambiguë entre les deux frangins, Good Time bascule rapidement vers le road movie nocturne dont les péripéties manquent singulièrement d’originalité. Si bien que la bande originale envahissante (assourdissante ?) du compositeur électro Oneothrix Point Never semble plaquée sur les images pour leur donner une étrangeté qu’elles n’ont franchement pas.

Des chances au palmarès ?

A défaut d’originalité – le mélange Cassavetes meets Ferrara meet NWR est quand même très voyant – Good Time pourrait séduire Pedro Almodovar et ses acolytes par sa fraicheur et sa simplicité dans un festival où certains "zauteurs" se la racontent un peu. Pourquoi pas un prix du jury ? Dans un rôle de loser magnifique, un peu héroïque, souvent tragique, Robert Pattinson n’est pas à exclure de la course au prix d’interprétation.

Ce qu'en dit la Croisette ?


Jérôme Vermelin, à Cannes

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