Cannes 2017 - "The Square" : une satire mordante de l’European way of life

Sylvain Lefort / Cinéblogywood
Publié le 28 mai 2017 à 20h30, mis à jour le 28 mai 2017 à 20h58
Cannes 2017 - "The Square" : une satire mordante de l’European way of life

ON AIME - Nouvel espoir du cinéma suédois, Rüben Ostlund avait marqué les esprits avec "Snow Therapy", radioscopie mordante d’un couple en déliquescence, sur fond de vacances au ski dans les Alpes. Il revient avec une satire grinçante sur le monde contemporain, qui évoque à la fois Michael Haneke et Paolo Sorrentino. Un film qui lui a valu la Palme d'or cette année.

Cinéaste révélé en France il y a 3 ans avec Snow Therapy, prix du jury Un certain regard, Ruben Otslund avait auparavant fait parler de lui en Suède avec Play, film sans complaisance sur le racisme en Suède, et taxé de raciste ! Provoquer, mettre mal à l’aise est un de ses points forts, qu’on retrouve à de nombreuses reprises dans cette satire de l’European way of life, qui se complaît dans un cadre propice au bonheur et à l’altruisme, mais où ne sévissent qu’égoïsme et repli sur soi.

Le pitch

Alors qu’il prépare une nouvelle exposition du Royal Museum de Stockholm, son directeur Christian Juel Nielsen se trouve confronté à une série d’événements en cascade qui font suite à la disparition de son smartphone. Ce qui va peu à peu l’obliger à porter un autre regard sur son environnement artistique, et plus généralement sur le monde contemporain.

Les plus

Moraliste, Rüben Ostlund l’est assurément, à la manière du Michael Haneke de Code inconnu ou de Caché. Mais il se montre formellement audacieux, à l’instar de la scène du dîner de gala perturbé par un performeur se comportant comme un chimpanzé, à la fois irruption de la bestialité dans l’univers policé de la haute bourgeoisie et petit théâtre de cruauté, aussi dérangeante que chez Bunuel ou Lars von Trier. Et qui constitue une véritable prouesse technique, car tournée en plan-séquence. Autre séquence marquante, qui a donné lieu aux premiers éclats de rire à Cannes : une scène de sexe entre le héros et une journaliste américaine, qui s’achève sur un pugilat infantile à propos…du préservatif qui vient d’être utilisé ! Et l’irruption incongrue d’un chimpanzé quasi dans la chambre à coucher.

Les moins

Le film gagnerait à être remonté pour mieux se centrer sur son propos. Ensuite, à la manière d’un Sorrentino des mauvais jours – Youth, par exemple, le cinéaste verse dans la complaisance, la gratuité et la répétition, en raison de leurs goûts communs pour la déliquescence et la dégénérescence. Enfin, côté acteurs, petite déception : les amateurs de séries reconnaîtront Dominic West (The Affair) et Elizabeth Moss (Mad Men) mais dans des rôles secondaires.

Qu’en dit la Croisette ?

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