FLASHBACK - C’était l’un des moments forts du 71e Festival de Cannes qui s'achève ce samedi soir. Le 15 mai, lors de la conférence de presse de "BlackkKlansman", le réalisateur américain Spike Lee s’en est violemment pris au président Donald Trump. Récit et images.
Ce discours de Donald Trump, Spike Lee ne l’a toujours pas digéré. Le 15 août dernier, le président américain renvoyait dos à dos les membres de la droite suprémaciste qui s’étaient donné rendez-vous trois jours plus tôt à Charlottesville et les manifestants antiracistes venus dénoncer leur rassemblement. Au cours des échauffourées, une femme de 32 ans sera tuée par un sympathisant néonazi de 20 ans qui l’avait intentionnellement percuté avec sa voiture. "Il y avait des gens bien des deux côtés", réagira notamment l’actuel locataire de la Maison Blanche.
Ce drame, dont images glaçantes ont fait le tour du monde, le réalisateur américain en a fait le post-scriptum de "BlackkKlansman", son nouveau film en lice pour la Palme d’or à Cannes cette année. L’histoire vraie d’un policier afro-américain qui a la fin des années 1970, s’est fait passer pour un raciste blanc afin d’infiltrer la section locale du Ku Klux Klan. Si ce long-métrage très politique lorgne sur la comédie, son auteur n’était pas d’humeur à plaisanter lors de sa conférence de presse au Palais des Festivals.
#Cannes2018 27 ans après Jungle Fever, Spike Lee est de retour sur la Croisette avec "BlacKKKlansman", un polar aux allures de pamphlet contre le racisme, l'extrême droite et Donald Trump, contre qui le cinéaste s'est livré à une attaque cinglante en conférence de presse #AFP pic.twitter.com/zcTPtEqpkZ — Agence France-Presse (@afpfr) 15 mai 2018
"Nous avons un type à la Maison Blanche. Je ne vais pas dire son putain de nom", a commencé le cinéaste de 61 ans, l'air grave, pesant chacun de ses mots devant un auditoire attentif. "A un moment décisif, pas seulement pour les Américains mais pour le monde, ce fils de pute aurait pu choisir l’amour contre la haine. Et ce fils de pute n’a pas dénoncé le putain de Ku Klux Klan, l’Alt-right et ces fils de putes de nazis."
Dans un silence de cathédrale, Spike Lee a poursuivi cette charge acerbe destinée au président Trump. Mais pas seulement. "Nous attendons de nos leaders qu’ils nous guident, qu’ils prennent des décisions morales", a expliqué le réalisateur de "Do The Right Thing" et "Malcolm X". "Et je voudrais dire que ça ne concerne pas que les Etats-Unis d’Amérique. Cette connerie a lieu dans le monde entier. Cette connerie d’extrême-droite. Il faut nous réveiller."
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