"J’ai pleuré au bout d’un quart d’heure" : Elton John raconte la projection cannoise de "Rocketman"

Publié le 27 mai 2019 à 12h22

Source : JT 13h Semaine

CONFIDENCES - Dans une tribune publiée par "The Guardian", Elton John livre pour la première fois son sentiment sur "Rocketman", le biopic qu’il a découvert lors du 72e Festival de Cannes. Enthousiaste et ému, il avoue avoir été bluffé par la performance du comédien Taron Egerton.

Taron Egerton nous l’avait confié quelques heures avant la première cannoise de "Rocketman", le 16 mai dernier : "Elton n’a pas vu le film entier, juste quelques passages et la bande-annonce", expliquait le comédien britannique qui prête ses traits – et sa voix – au célèbre chanteur. Ce dernier n’a visiblement pas été déçu du résultat puisque quelques heures après la projection, les deux hommes interprétaient ensemble, sur une plage de la Croisette, la chanson qui donne son titre au biopic réalisé par Dexter Fletcher.

En pleine tournée d’adieux, Elton John était absent, le lendemain, de la conférence de presse donnée par l’équipe du film et n’avait donc pas eu l’occasion de raconter ce qu’il avait pensé de son biopic. Il l'a fait pour la première fois, en détails, dans une longue - et passionnante - tribune publiée dimanche dans les colonnes du quotidien anglais The Guardian.

Le chant de Taron Egerton m'a estomaqué. Il n'a pas essayé de m'imiter, d'ailleurs il ne me ressemble pas tout à fait. Mais il est comme moi. Il a capturé quelque chose de moi.
Elton John dans "The Guardian"

"J’ai pleuré au bout d’un quart d’heure après être entré dans le cinéma", écrit-il. "Pas la petite larme occasionnelle qui  descend tranquillement le long de ma joue. J’étais vraiment en sanglots. De cette manière bruyante, inattendue (…), de celle qui pousse les gens à se retourner et à vous regarder une expression inquiète."

Elton John a en réalité craqué dès la séquence où les membres de sa famille – son père, sa mère, sa grand-mère – chantent "I Want Love avec le petit Matthew Illesley" qui l’incarne enfant, lorsqu’on l’appelait encore Reggie. "C’est une chanson que nous avons écrite avec Bernie Taupin (son compositeur et meilleur ami incarné à l'écran par Jamie Bell - ndlr) en 2001. Je savais qu’elle était dans le film, mais je ne savais pas comment il allait l’utiliser."

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Le chanteur âgé de 72 ans avoue d'ailleurs être resté à l’écart du processus de fabrication du film, dont le scénario est basé sur ses mémoires. "J’ai laissé mon mari David (Furnish - ndlr ) être mes yeux et mes oreilles sur le tournage au quotidien", explique Elton John. "Je me disais que ce serait inconfortable pour tout le monde d’avoir la personne dont parle le film qui rode dans les parages."

La star donne de nombreux détails sur la genèse du projet qu’il avait confié au départ à David LaChapelle, avant que le producteur Matthew Vaughn, qui l’avait dirigé dans une séquence hilarante de "Kingsman 2", ne lui suggère le nom de Dexter Fletcher. De même, après avoir envisagé de confier le rôle à Justin Timberlake puis Tom Hardy, c’est sur Taron Egerton, le héros de ce film d’espionnage à succès, qu’il a jeté son dévolu.

"Son chant m'a estomaqué. Il n'a pas essayé de m'imiter, d'ailleurs il ne me ressemble pas tout à fait - même si ils lui ont effilé les cheveux pour qu'ils ressemblent aux miens dans les années 1970, ce qu'il a détesté. Mais il est comme moi. Il a capturé quelque chose de moi", assure-t-il. "Il me semblait important que quel que soit l’acteur choisi, il ne chante pas en playback. Je voulais qu’il chante réellement les chansons. Et Taron avait déjà chanté 'I’m still standing' de façon brillante dans le dessin animé 'Sing'."

Elton John aborde également la dimension sulfureuse de "Rocketman". "Certains studios voulaient minimiser le sexe et la drogue à l'écran pour que le film soit classé PG 13 (accessible aux enfants de 13 ans accompagnés -ndlr). Mais je n’ai pas mené une existence PG13, ironise-t-il. "Mais tout le monde sait que j’ai abusé des deux durant les années 1970 et 1980. Il me semblait donc absurde de vouloir faire un film qui aurait fait croire qu’après chaque concert, je rentrais ma chambre d’hôtel boire un verre de lait chaud avec la Bible comme seule compagnie."


Jérôme VERMELIN

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