Noémie Merlant et Adèle Haenel : deux filles "en feu" pour un double prix d’interprétation à Cannes ?

ON ADORE – Elles crèvent l’écran dans "Portrait de la jeune fille en feu", le nouveau film de Céline Sciamma, en lice pour la Palme d’or du 72e Festival de Cannes. Indissociables dans cette romance impossible d’une incroyable beauté, Noémie Merlant et Adèle Haenel méritent de repartir de la Croisette avec un double prix d’interprétation.
C’est d'abord une histoire de regards. Celui d’une peintre sur son modèle. Celui d’une femme qui en éveille une autre à la sensualité. Celui aussi d’une réalisatrice sur deux actrices qu’elle sublime dans l’un des plus beaux films du 72e Festival de Cannes jusqu’ici. Avec "Portrait de la jeune fille en feu", Céline Sciamma a fait une entrée remarquée en sélection officielle ce dimanche.
Cinq ans après "Bande de filles", chronique adolescente dans la France d’aujourd’hui, cette ancienne élève douée de la Fémis, 40 ans tout juste, change d’époque et de dimension. Nous sommes en 1770, dans une grande maison bourgeoise aux abords d’une côte sauvage que la brune Marianne a rejointe, à la rame, pour réaliser le portrait de la blonde Héloïse, une fille de bonne famille promise à un notable italien.
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Son capricieux modèle ayant refusé de poser pour un précédent peintre, Marianne devra se faire passer auprès d'elle pour une dame de compagnie, et travailler de mémoire, dans le plus grand secret, inspirée par leurs brèves rencontres quotidiennes. De regards furtifs en gestes discrets, de confidences intimes et moments partagés, ces deux âmes solitaires vont irrémédiablement se rapprocher, au mépris des conventions de l’époque.
Devant cette romance impossible d’une élégance esthétique folle, le spectateur scrute les visages et les corps comme s’il contemplait une toile de maître. L’exercice de style serait stérile s’il n’était magnifié par deux comédiennes d’une rare intensité. Noémie Merlant ("Le Ciel attendra") crève l’écran avec un mélange de délicatesse et de sensualité qui répond à la rage sourde d’une Adèle Haenel dont la performance, incandescente, va crescendo jusqu’au plan final, inoubliable.
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S’il refuse de les départager au moment du palmarès, le jury du 72e Festival de Cannes serait bien inspiré de leur remettre un double prix d’interprétation samedi prochain. Mais "Portrait de la jeune fille en feu" pourrait viser plus haut, Céline Sciamma injectant à cette romance en costumes à la mise en scène magistrale un discours subtil sur les dilemmes de l’artiste au travail et sur la condition des femmes à travers les siècles. Très fort.
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