Taron Egerton, la star de "Rocketman" : "Elton John ne voulait pas qu'on édulcore son histoire"

Propos recueillis à Cannes par Jérôme Vermelin
Publié le 18 mai 2019 à 17h44, mis à jour le 18 mai 2019 à 18h08

Source : Sujet TF1 Info

INTERVIEW – Le comédien britannique Taron Egerton prête ses traits et sa voix à Elton John dans "Rocketman", le film Dexter Fletcher présenté hors compétition ce jeudi soir dans le cadre du 72e Festival de Cannes. Nous avons recueilli ses confidences, à quelques heures de la grande première.

Préparez-vous à un choc. Dans "Rocketman", la comédie musicale consacrée à la vie d’Elton John, le comédien britannique Taron Egerton livre une prestation stupéfiante, qui n’a absolument rien à envier à celle de Rami Malek en Freddie Mercury dans "Bohemian Rhapsody". LCI l’a rencontré dans un palace de la Croisette, à quelques heures de la montée des marches.

Par où commence-t-on lorsqu’on doit interpréter un "monstre" comme Elton John ? 

J’ai toujours du mal à raconter le processus de création d’un acteur. Je ne vais pas vous faire part de ma grande sagesse dans ce domaine. Mais je sais qu’il faut tomber amoureux de celui qu’on incarne, peu importe de qui il s’agit. Avec Elton, ça a été remarquablement facile de tomber amoureux parce qu’il a fait preuve de tellement de gentillesse et de chaleur à mon égard, en plus de s’intéresser à moi et à ma vie. Quand ce genre de chose arrive, on parvient vraiment à « respirer » un personnage et leur histoire devient vraiment importante pour vous.

Il y a quelques années il rêvait que ce soit Justin Timberlake qui joue son rôle…

Et ça aurait été génial ! Différent mais génial. 

Est-ce qu’il vous a donc choisi directement ? 

Bien sûr car il est producteur du film, avec son compagnon David Furnish et aussi Matthew Vaughn le réalisateur de "Kingsman" qui me connaît bien. Elton a joué un rôle clé. Il m’a tenu la main pendant toute l’aventure ! Et je suis fier de pouvoir le dire.

Est-ce qu’il vous a poussé à aller le plus loin possible en termes de sexualité, d’extravagance…

Ça je dirais que ça vient de moi. C’est que je voulais faire depuis le début. C’était très clair pour moi. Parce qu’Elton est comme ça. C’est quelqu’un qui a vécu de manière tellement extrême, dans son hédonisme comme dans sa créativité. Le script a toujours reflété cet aspect de sa vie d’ailleurs. Elton est un homme courageux. Il n’avait pas envie qu’on édulcore son histoire. Il voulait qu’on raconte une histoire très humaine et il n’avait pas peur qu’on le montre dans les pires moments de son existence, au contraire. Parce qu’à la fin ça prend tout son sens. Je crois que c’est la force de notre film. 

Ce qu’on n’imaginait pas, c’est que vous chantiez si bien. Etait-ce primordial ? Ou auriez-vous pu chanter en playback comme Rami Malek dans "Bohemian Rhapsody" ? 

Ce qu’ils ont fait dans "Bohemian Rhapsody" est fantastique. Et comme chacun sait Rami est stupéfiant dans le film. Notre film n’est pas un biopic, c’est une comédie musicale. C’était donc un prérequis que les acteurs sachent chanter. Autrement ça n’aurait pas fonctionné. Et donc oui, mon chant m’a aidé à avoir le job.

Vous aviez confiance en vous dès le départ ? 

Oui, même s’il y a des environnements différents pour chanter. En live, ça reste terrifiant pour moi. En studio, en revanche, je commence à avoir la confiance. Je crois en fait que j’ai toujours été un bon chanteur de ballades. Mais chanter du rock, ça c’est quelque chose. Et c’est ce qui était plus excitant. Des chansons comme "Benny and the Jets", "Bitch is Back", "Amoreena" ou "Hercules" nécessitent un côté rocailleux dans la voix que j’ai apprivoisé au fur et à mesure. Et c’est assez génial lorsque vous parvenez à débloquer une qualité que vous ne pensiez pas avoir.

Est-ce que vous avez vécu des moments d’euphorie en chantant sur le tournage ? 

Absolument. Je me rappelle du tournage de la scène où je chante "Saturday Night’s Alright" qui montre Elton grandir et tomber amoureux de la musique et de la manière dont elle l’a aidé à s’évader d’une vie malheureuse. Ce que toute l’équipe a fait, de la chorégraphie à la lumière en passant par la réalisation de Dexter Fletcher, donne lieu à une véritable célébration de la vie d’Elton. Il y a tellement d’âme et de passion dans cette scène et j’ai hâte que les gens la découvrent comme tout le film !

Vous allez le découvrir avec lui ce soir ? 

Oui et je suis nerveux de savoir ce qu’il va penser. Jusqu’ici, il a vu certains passages et la bande-annonce, mais pas le film entier. Moi j’ai vu le montage final, mais je n’ai pas vu la version avec tous les effets spéciaux visuels, notamment sur les scènes les plus surréalistes. Je suis donc très excité de le voir, avec ma famille et ma petite amie qui sont là avec moi.


Propos recueillis à Cannes par Jérôme Vermelin

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