"It Follows" : une effrayante MST crée la panique à Cannes

CRITIQUE - Samedi soir, les festivaliers ont tremblé comme de vulgaires feuilles devant l'excellent "It Follows" de David Robert Mitchell. Ici, le méchant n'est ni un fantôme, ni un monstre, ni même une bête : c'est une maladie sexuellement transmissible.
Décidément, entre la Semaine de la Critique et David Robert Mitchell, c’est une belle histoire d’amour et de fidélité. Après y avoir présenté The Myth of the American Sleepover en 2010, premier long métrage très remarqué, le réalisateur est revenu cette année sur la Croisette avec un nouvel opus effrayant baptisé It follows. Soit l’histoire de Jay, 19 ans, adulescente lambda comme on en trouve des milliers aux Etats-Unis. A l’arrivée de l’automne, elle tombe sous le charme d’un jeune homme, couche avec lui et devient esclave d’atroces visions.
L'abstinence paie
Sur cette trame ultra classique, It Follows explore intelligemment le potentiel horrifique des MST (maladies sexuellement transmissibles). Ces pathologies, Mitchell les personnalise pour leur donner des apparences multiples, troubles, que David Lynch et John Carpenter n’auraient sûrement pas boudées. Plastiquement renversant, le résultat privilégie une ambiance particulièrement terrorisante, agrémentée d’une bande son à mettre au garde à vous tout type de pilosité.
Ici, la peur du sursaut est annulée. On est plutôt un cran au-dessus, dans la terreur blanche. Elle nous habite de l’exemplaire ouverture jusqu’aux dernières minutes, à l’instar d’une séquence de piscine aussi réussie que celle du Morse de Tomas Alfredson. Piochant dans la métaphore et les messages subliminaux, le réalisateur évite à chaque carrefour d’emprunter la bretelle de la facilité. Chacun de ses plans est une histoire à lui seul et contribue à conditionner et maintenir le spectateur dans son état de peur-panique. Au-delà d’un renouvellement du genre, It Follows fait vraiment frissonner. Sortez couverts !
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