Attentats de Paris : les supporters turcs sifflent la minute de silence, le sélectionneur outré

par Hamza HIZZIR
Publié le 19 novembre 2015 à 9h21
Attentats de Paris : les supporters turcs sifflent la minute de silence, le sélectionneur outré

FOOTBALL - Mardi soir à Istanbul, juste avant le coup d'envoi du match amical contre la Grèce, la minute de silence en hommage aux victimes des attentats de Paris a été conspuée par le public turc. Une attitude qui a choqué le sélectionneur local, Fatih Terim.

Les images, et surtout le son, ont vite fait le tour du monde. Cela s'était passé mardi soir à Istanbul, juste avant le coup d'envoi du match amical Turquie-Grèce. Des huées et des sifflets jetées depuis les tribunes par une large partie des supporters turcs, pourtant alors censés observer une minute de silence en hommage aux victimes des attentats de Paris. En revanche, les propos tenus, environ deux heures plus tard, par le sélectionneur turc, Fatih Terim, furent beaucoup moins relayés. Une injustice qu'il convient de réparer aujourd'hui.

"Qui a fait ça ? Comment justifier aux yeux du monde que cela arrive ici ? Nous avons pour coutume de faire montre de respect. Si nous étions victimes à l’étranger de ces sifflets, nous serions dévastés. J’ai grandi dans une région où on se mélangeait et où on se respectait les uns les autres", a d'abord déploré le technicien, très populaire en Turquie.

Avant de laisser exploser sa colère pour de bon : "Ces sifflets détériorent l’image de notre pays. Il y a eu ce mardi deux matches annulés à cause de cette terreur. Ce n’est pas un jeu d’enfants. Les menaces terroristes sont très sérieuses. On doit réfléchir. On ne peut pas, dans notre pays, rester passifs face à ce qui se passe. Ce n’est pas nous, ça. Vous vous rendez compte, on ne peut même pas respecter une minute de silence. Mon Dieu. Je ne peux justifier ce qui s’est passé. Pourtant, si on agit tous ensemble, on peut empêcher le sport d’être victime de la terreur."

Pour leur défense, les supporters turcs ont fait savoir que leurs sifflets exprimaient un sentiment d'injustice, la communauté internationale et les pays occidentaux en particulier n'ayant pas fait preuve de la même compassion lorsque les bombes de Daesh ont explosé dans leur pays. Rappelons enfin qu'un photographe de l'AFP présent sur place affirme avoir entendu des "Allah ou akbar" (Dieu est grand), ainsi que des chants nationalistes à la gloire du président Recep Tayyip Erdogan, pendant cette minute, décidément bien trop bruyante.


Hamza HIZZIR

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