Avant Pontivy-PSG, ces "petits poucets" nous racontent leurs souvenirs face à l'ogre parisien

par Allan DELAMOTTE
Publié le 6 janvier 2019 à 11h35

Source : Sujet JT LCI

SOUVENIRS - En 32e de finale de Coupe de France dimanche, le Paris Saint-Germain se déplace à Lorient pour affronter Pontivy, pensionnaire de National 3. Une mission quasi-impossible pour les Morbihannais. Par le passé, d'autres clubs de divisions inférieures ont affronté le champion de France en titre. Pour LCI.fr, des joueurs des Herbiers et d'Avranches se sont replongés dans ce moment important de leur carrière.

Ce dimanche soir, Pontivy, qui évolue en National 3, se frotte à l'ogre de l'Hexagone, le Paris Saint-Germain, dans un choc qui apparaît comme totalement déséquilibré en 32e de finale de Coupe de France. Par le passé, le leader de la Ligue 1 a déjà affronté des formations largement inférieures en Coupe nationale, avec à chaque fois la même issue, la victoire. 

D'abord contre Avranches, le 5 avril 2017 (4-0), puis plus récemment face aux Herbiers, lors d'une finale de Coupe de France mémorable au Stade de France le 8 mai dernier (2-0). Pour LCI.fr, deux de ces acteurs ont accepté de revenir sur ces rencontres si particulières qui ont marqué leur carrière de footballeur.

On s’était dit, quitte à perdre, autant essayer de prendre du plaisir et de jouer au foot un maximum.
Sylvestre Guyonnet, milieu de terrain d'Avranches.

Pour Sylvestre Guyonnet, milieu de terrain d'Avranches et titulaire en avril 2017 lors de l'affrontement face aux Parisiens, il s'agit tout simplement du meilleur souvenir de sa carrière : "Je pense que c’est le rêve de tout joueur de foot d’affronter les meilleurs joueurs mondiaux. Nous, les joueurs d’Avranches, on avait à cœur de voir ce que cela pouvait donner contre des joueurs de ce niveau. Les voir à la télé et les voir en vrai, c’est totalement différent. Quand on les a affrontés sur le terrain ce jour-là, c’est vrai que ça allait très vite." 

"Je pense qu’on aurait joué n’importe quelle équipe de Ligue 1, on n’aurait pas vu cette différence de niveau si frappante. Le fait que ce soit Paris, c’était vraiment la crème de la crème", ajoute-t-il avant d'évoquer son cas personnel ce jour-là : "Individuellement, j’avais Pastore en duel en face de moi. J’avais pour consigne de le suivre partout et de l’empêcher de toucher beaucoup de ballons. Il n’en a pas touché beaucoup mais le peu qu’il a eu, dès qu’il se retournait et avait le jeu face à lui, c’était très très fort."

Le joueur de 29 ans revient également sur la tactique adoptée lors de la confrontation, et la volonté de profiter un maximum du moment : "A l’époque, on avait essayé de jouer, contrairement à certaines équipes de Ligue 1 qui attendent Paris devant leur surface mais en prennent finalement 3 ou 4. On s’était dit, quitte à perdre, autant essayer de prendre du plaisir et de jouer au foot un maximum. Malgré le score (4-0), on les avait quand même embêtés. Ils ne s’attendaient peut-être pas à ce que l’on joue comme ça."

Le fait qu’il allie vitesse et technique, c’est impressionnant. Je pense qu’il y a peu de joueurs au monde qui en sont capables.
Sébastien Flochon, ancien capitaine des Herbiers, à propos de Mbappé.

De son côté, Sébastien Flochon, ancien capitaine des Herbiers et aujourd'hui à Chambly, retient avant tout l'ambiance et l'engouement suscité par cette finale inédite de mai dernier : "Il y a eu tellement d’émotion autour de cette rencontre, c’est difficile de ressortir un souvenir en particulier mais la préparation a été particulière, inoubliable, on a notamment eu la chance de se préparer dans le château de Clairefontaine. C’était quelque chose d’important. Quelques jours avant le match, dans la ville, on sentait que les gens attendaient ce moment avec impatience, dans la ville mais également toute la région. Ça donnait des semaines un peu chargées au niveau émotionnel (rires)."

"Personnellement, je n’avais pas tellement d’appréhension, j’ai vraiment vécu le moment pleinement, sans être bouffé par le stress. Je retiens surtout l’ambiance exceptionnelle qu’il y avait au Stade de France, avec toute la Vendée qui était derrière nous et surtout le fait de jouer devant nos familles. Le fait de se mesurer au gratin européen, de jouer face à Mbappé, Cavani, Silva, Marquinhos … C’était incroyable", poursuit le joueur formé à l'Olympique Lyonnais et passé par Le Havre. Plus que l'absence de Neymar Jr, blessé à l'époque, Sébastien Flochon regrette de ne pas avoir pu se mesurer à son homologue de l'entrejeu, Marco Verratti. 

"J’ai plus été déçu que Verratti ne joue pas plutôt que Neymar, ayant la double nationalité française et italienne (rires). Ça aurait été sympa de pouvoir jouer face à lui, c’est un joueur que j’apprécie beaucoup." Au cours de la rencontre, un joueur en particulier a épaté le footballeur de 25 ans : "Je sais que cela n’est pas très original, mais le joueur parisien qui m’a le plus impressionné, c’est sans aucun doute Mbappé. Quand on est à côté de lui, ça va excessivement vite, encore plus que lorsqu’on le voit à la télé. Le fait qu’il allie vitesse et technique, c’est impressionnant. Je pense qu’il y a peu de joueurs au monde qui en sont capables."

Discipline et plaisir, les clés face au PSG ?

Si lors de leurs matchs respectifs, les deux footballeurs ont tous deux connu la défaite, chacun a un message à faire passer à leurs homologues de Pontivy. "Il faut qu’ils prennent du plaisir en jouant au foot. De toute façon, quoi qu’il arrive, qu’ils jouent ou non, cela va être très difficile. Pour Mbappé, il est très rapide donc pour l’arrêter, il faut l’être également", estime Sylvestre Guyonnet. 

Même son de cloche pour Sébastien Flochon, qui met également l'accent sur la solidarité : "D’abord au niveau émotionnel, Il leur faudra rester concentré sur soi et sur ce qu’ils ont l’habitude de faire, de ne pas surjouer. La deuxième chose, c’est de rester solidaires et disciplinés tactiquement, parce que même si vous faites les efforts, si vous n’êtes pas ensembles, solidaires et disciplinés, cela peut vite devenir très fatigant (rires). Le dernier conseil, c’est de prendre du plaisir et de se lâcher. Généralement, quand vous prenez du plaisir et que vous ne calculez pas, vous sortez le meilleur de vous-même et cela peut entraîner des exploits en Coupe de France." Réponse dès 20h45, au Stade du Moustoir de Lorient.


Allan DELAMOTTE

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