Comment enfin faire chuter ce PSG ?

par Hamza HIZZIR
Publié le 18 janvier 2016 à 14h43
Comment enfin faire chuter ce PSG ?

FOOTBALL - Invaincu sur les terrains français depuis bientôt un an, le PSG s'est encore imposé samedi à Toulouse, mais après avoir beaucoup souffert cette fois. Alors que les Parisiens retrouveront ce même adversaire mardi soir en Coupe de France, on a demandé à deux entraîneurs (toulousains) comment s'y prendre, au juste, pour enfin les battre.

On s'est pincé pour y croire quand, samedi en fin d'après-midi, on a vu le Toulouse FC, avant-dernier du classement de Ligue 1, mettre l'implacable leader parisien au supplice. Le duo Ben Yedder-Braithwaite a donné le tournis à David Luiz et compagnie. Et chacun s'est accordé à penser que la victoire finale du PSG (0-1) avait quelque chose de très cruel. Mais cette prestation poussive du champion de France était, en soi, déjà un événement, tant Paris se montre ultra-dominateur dans chacun de ses matchs depuis de longs mois (sa dernière défaite en France remonte au 15 mars 2015, à Bordeaux). Le TFC, qui retrouvera le PSG mardi soir en 16es de finale de Coupe de France, a-t-il trouvé la recette ? Et si oui, quelle est-elle ?

Présent dans les tribunes du Stadium samedi, Alain Giresse, qui a entraîné les deux clubs, pense que Toulouse avait adopté la bonne stratégie ce jour-là. "Tout ce qu'ils ont fait, ils l'ont bien fait. Ils ont fermé tous les espaces avec une défense à cinq, ce qui a empêché les Parisiens de développer leur jeu. J'ai l'impression que les Toulousains ont eux-mêmes été surpris d'avoir eu tant de possibilités de combiner dans les 18 mètres adverses. Mais ça, c'est parce que, sur ce match, Paris était très en dessous de son potentiel."

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Alain Casanova, autre ex-entraîneur toulousain, abonde dans ce sens. Pour lui aussi, le salut ne passe que par le contre : "Pour les battre, il faut déjà être dans un très grand jour et qu'eux soient moins bien. Après, les rares fois où vous allez avoir le ballon contre eux, il faut vraiment les mettre à profit, sur des attaques rapides ou des coups de pied arrêtés. Parce que ils ne vous laissent jamais poser le jeu. Mettre en place une organisation tactique n'est pas d'une grande aide face à leurs qualités techniques et athlétiques. Et puis il faut de la chance."

Il n'aurait donc manqué qu'un peu de réalisme aux Toulousains, au moment où ils ont multiplié les frappes au but jusqu'à trouver la barre en 1ère période ? "Mais si Toulouse avait ouvert le score, vous pensez qu'il aurait gagné ? Face à cette armada, vous n'êtes jamais certain de les avoir touchés et coulés à la fois, estime Giresse. Vous pouvez déclencher une réaction d'orgueil. Dans l'absolu, contre une équipe pareille, il vaut mieux marquer dans les cinq dernières minutes (rires) !"

Alain Casanova : "Il faut surtout éviter de ne faire que courir après le ballon"

Casanova est moins catégorique à ce sujet. Et pour cause : la saison dernière, son équipe de Toulouse avait obtenu le nul (1-1) face au PSG, après avoir ouvert le score dès la 8e minute. "On avait pris l'option d'aller les chercher très haut pour gêner leur sortie de balle. Comme ils vont vous imposer 70% de possession, il faut surtout éviter de ne faire que courir après le ballon. C'est de la fatigue à la fois physique et mentale, explique-t-il aujourd'hui. Être positionné haut vous épargne aussi des courses de 60 mètres sur les contre-attaques. Ça impliquait d'imposer une forte pression collective pendant la construction de leurs actions, sur tous leurs joueurs, même le gardien. L'idée, c'était de ne pas subir. Et de les surprendre. Parce que la plupart des équipes préfèrent les attendre dans leur camp."

Giresse se projette à son tour : "Si moi je suis entraîneur et que je dois affronter ce PSG, je demanderais à mes joueurs de montrer de l'engagement, de l'agressivité, de la détermination. Surtout de serrer les lignes et de fermer les espaces au maximum. Et puis je concentrerais mon pressing sur le milieu. Je sacrifierais deux joueurs pour qu'ils suivent Verratti et Thiago Motta à la trace, même quand ils n'ont pas le ballon. Ce ne serait pas très sexy mais bon, la fin justifie les moyens, hein." Et l'espoir fait vivre.


Hamza HIZZIR

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