Raphaël Varane livre les recettes du triomphe des Bleus (et évoque la "mocheté" de leur jeu)

par Hamza HIZZIR
Publié le 18 juillet 2018 à 12h05
Raphaël Varane livre les recettes du triomphe des Bleus (et évoque la "mocheté" de leur jeu)

FOOTBALL – Pierre angulaire de la défense et leader de vestiaire, Raphaël Varane a été l’un des principaux artisans du titre de champion du monde décroché dimanche en Russie par l’équipe de France. Il détaille ce mercredi la genèse de ce succès.

La France avait la génération Platini et la génération Zidane. Elle a désormais "la génération tout pour l’équipe", selon les jolis termes employés, ce mercredi, par Raphaël Varane dans les colonnes de L’Équipe. Le défenseur de l’équipe de France, sacré champion du monde dimanche à Moscou, est revenu, à l’occasion de cet entretien fleuve, sur l'épopée russe triomphante, en insistant justement sur cette volonté d’effacer les individus au profit du groupe.

Même si on ne doit pas toucher un ballon du match, on s’en fout, tant que ça sert l’équipe.
Raphaël Varane

"On a trouvé la voie contre le Pérou (le deuxième match, remporté 1-0), ça a été le moment déclencheur, resitue-t-il. En sélection, on n’est pas ensemble au quotidien, on a besoin de temps, de se connaître. On a trouvé notre identité de jeu ce jour-là. (…) Avant le Pérou, on s’est regroupés. Avec des joueurs comme Paul (Pogba), Hugo (LLoris), Blaise (Matuidi), Steve (Mandanda), on a pris la parole. Et on s’est dit qu’il fallait se faire plus mal pour l’équipe."

"Les ego, on les a tous mis de côté. On n’est pas là pour se faire briller. Même si on ne doit pas toucher un ballon du match, on s’en fout, tant que ça sert l’équipe. Tout le monde a intégré cette façon d’être, a-t-il poursuivi. On avait besoin de moments durs, de jouer contre le Pérou dans un stade plein, face à une équipe solide, pour voir nos caractères, sortir nos tripes."

Nous, on n'était pas venus pour jouer, on était là pour gagner, détruire l’adversaire.
Raphaël Varane

Cette "identité de jeu", forme d’unité extrême dans le combat collectif, a donné lieu à de sévères critiques des adversaires des Bleus, principalement belges et croates, selon lesquels "la France n'a pas joué au football".... Raphaël Varane les balaye d’un revers de main : "Nous, on n'était pas venus pour jouer, on était là pour gagner, détruire l’adversaire. On sait qu’on n’a pas fait le plus beau jeu du tournoi mais regardez si c’est moche ça (il montre sa médaille)."

Selon le défenseur, cette façon de jouer n'est d'ailleurs que l'histoire d'un seul tournoi. "Faut pas abuser ni caricaturer, on n’a été si laids que ça (rires). On était l’équipe la plus glaçante, oui. On était des tueurs à sang froid, a-t-il ainsi nuancé. On est allé au plus efficace, au plus pressé. Ça ne nous a pas trop mal réussi (rires)." À quoi le sport est-il censé ressembler, au juste ? Les Bleus n’ont pas la réponse à cette question éminemment philosophique. Mais ils ont une deuxième étoile sur le maillot.


Hamza HIZZIR

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