EDITO - Laurent Blanc s'est trompé en sortant Marco Verratti

Jean Canesse
Publié le 11 décembre 2014 à 8h48
EDITO - Laurent Blanc s'est trompé en sortant Marco Verratti

FOOTBALL - Battu par le FC Barcelone (3-1) mercredi soir en Ligue des champions, le PSG pourrait défier un cador européen en huitièmes de finale. Ce revers est amer et Laurent Blanc ne peut pas échapper aux critiques, la faute notamment à sa décision de sortir Marco Verratti.

Nous jouons la 63e minute de ce Barça - PSG lorsque, fait rare, Laurent Blanc décide de faire un premier changement. Marco Verratti en fait les frais et quitte ses partenaires après avoir régalé pendant plus d'une heure devant la défense. D'une propreté insolente, comme souvent, lors de ses sorties de balle, le petit Italien d'1m65 s'était également distingué en récupérant plusieurs ballons chauds dans les pieds de Lionel Messi, alors en pleine accélération.

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Interrogé sur ce remplacement difficile à comprendre, au moins de prime abord, Laurent Blanc s'est défendu en conférence de presse d'après-match. "Marco n’avait pas de problèmes physiques. C’était un vrai choix tactique, un vrai choix offensif par rapport au poste de Marco, a-t-il révélé dans un premier temps aux journalistes présents à Barcelone. Oui, c’est enlever un joueur qui vous amène de la sécurité, de la stabilité, de la sérénité, oui, mais devant nos dix-huit mètres. Et c'est pour mettre quelqu’un qui peut vous apporter du mouvement, de la technicité, de la passe, mais devant les dix-huit mètres de l’équipe adverse. Ça a été un choix offensif, voilà. Ce n’est pas une punition vis-à-vis de Marco, loin de là, puisqu’il a été très bon."

Pastore n'a pas pu s'exprimer

Pas forcément d'accord pour remettre en question cette décision, ("ça fait partie du job de l'entraîneur", "ce n'est pas à cinq minutes de la fin qu'on prend des risques", a-t-il également lâché), Laurent Blanc a réaffirmé sa légitimité de faire entrer l'Argentin Javier Pastore à cet instant du match. Seul bémol, celui-ci n'a jamais eu l'occasion d'exprimer sa créativité au Camp Nou, le PSG peinant alors dans la circulation du ballon après la sortie de Verratti.

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Disposé en 4-4-2, avec Lucas et Blaise Matuidi sur les côtés et le duo Edinson Cavani - Zlatan Ibrahimovic en pointe, le PSG fut confronté aux limites de ce système tactique lorsqu'un trou béant se crée au coeur du jeu. Ce n'était pas forcément le cas quand l'ancien prodige de Pescara était sur le terrain et trouvait (rapidement) la verticalité. Ce fut assez criant quand Pastore, un peu perdu, et surtout Thiago Motta, furent chargés de jouer les rampes de lancement. Sans succès.

Blanc : "On a eu la balle de 2-2"

Laurent Blanc pourrait par ailleurs arguer que Marco Verratti était un brin en retard sur le but de Neymar. C'est vrai. Une fois n'est pas coutume, le maestro transalpin a laissé beaucoup d'espaces dans son dos avant la frappe magistrale du Brésilien. Mais comme Laurent Blanc a juré que ce changement n'était pas une sanction... "On peut toujours dire qu’on perd tactiquement quand on perd un match mais je pense sincèrement que c’est un petit peu trop tôt pour analyser tout ça, s'est-il en outre défendu au micro de Canal +. Je suis partisan de dire qu’on a eu la balle de 2-2."

Là encore, le Cévenol est dans le vrai. Lucas, notamment, mais également Maxwell en deuxième période ont gâché de belles opportunités pour le PSG. S'ils avaient marqué, il est fort probable que Laurent Blanc n'aurait pas à subir de nouvelles critiques. Remercions donc les deux Brésiliens pour leurs manqués qui nous offrent l'occasion d'une remise en question rarement inutile. On pourrait par exemple se questionner, c'est certes toujours plus simple après, sur la pertinence du 4-4-2 et la présence d'un Cavani dans l'axe. Loin d'être aussi pressant qu'à l'accoutumée, trait de caractère qui selon moi fait sa force, l'Uruguayen ne s'est pas franchement montré inspiré ballon aux pieds. Se priver, au départ du match, d'un Pastore enfin en confiance et déterminant dans le jeu cette saison peut également susciter de nombreuses interrogations.

Le résultat aurait-il été différent si Laurent Blanc avait affirmé son identité au lieu de vouloir s'adapter à celle du Barça ? La question reste en suspens mais pourrait revenir très vite, selon le rang du futur adversaire du PSG en huitièmes de finale...

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