Équipe de France : pourquoi Pierre Mankowski garde les Espoirs

par Hamza HIZZIR
Publié le 22 octobre 2014 à 17h04
Équipe de France : pourquoi Pierre Mankowski garde les Espoirs

FOOTBALL - Malgré la débâcle des Bleuets en Suède en barrage retour de qualification à l'Euro 2015, Noël Le Graët, le président de la Fédération française (FFF) a maintenu Pierre Mankowski à son poste de sélectionneur. Décryptage d'une vraie surprise.

Les Espoirs, anti-chambre de l'équipe de France A, se sont plantés dans les grandes largeurs. Vainqueurs 2-0 en barrage aller au Mans , les Bleuets se sont noyés au retour (défaite 4-1) à Halmstad la semaine dernière. Pour la cinquième fois de rang depuis 2006, le Championnat d'Europe des moins de 21 ans se déroulera sans la France. Une déroute jusque dans l'état d'esprit, comme l'a illustré l'affaire du chambrage de Layvin Kurzawa après son but finalement inutile. Alors, forcément, pensait-on, le premier fusible allait sauter. Mais en fait non ! Ce mercredi, le sélectionneur Pierre Mankowski a appris de la bouche du président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, qu'il conservait son poste. Mais comment est-ce possible ?

Cette décision est une forme de compensation. Juste après avoir mené l'équipe de France au titre de championne du monde des moins de 20 ans en 2013, Mankowski avait en effet eu la désagréable surprise d'apprendre qu'il ne suivrait pas "sa" génération dans la catégorie d'âge suivante, en Espoirs. Le Graët n'a jamais porté dans son cœur cet ancien adjoint de Raymond Domenech et il lui avait préféré Willy Sagnol, ancien international alors désireux de vivre une première expérience sur un banc de touche. Mais un an plus tard, après un sans-faute en éliminatoires, celui-ci succombait aux charmes de Bordeaux. Pour lui succéder, le patron de la FFF a tenté de convaincre Rémi Garde puis Éric Carrière. C'est après leurs refus qu'il avait dû se résoudre à remettre Mankowski en selle.

Une sélection Espoirs représentative du football français

Ce dernier a donc récupéré le bébé quelques semaines seulement avant le barrage. "Généralement, quand un nouveau staff arrive quelque part, pour marquer un peu son empreinte, il fait des choix différents de ses prédécesseurs, a réagi Sagnol après l'élimination. Quand j'étais à la tête de la sélection Espoirs, on privilégiait l'état d'esprit au soit disant talent. Je suis déçu pour ceux qui étaient là depuis le début mais pas du tout pour ceux qui n’ont fait qu'un ou deux matches de qualification et qu'on avait jugé comme n’ayant pas l’attitude adéquate au haut niveau." Une pierre dans le jardin de Gianelli Imbula, viré manu militari en début d'année pour s'en être pris verbalement à un kiné. Et que Mankowski a réintégré juste avant le barrage...

Au final, le sélectionneur reste à son poste parce que l'on peut considérer qu'il n'est pas entièrement responsable de cette fin de parcours calamiteuse. Mais surtout parce que les successeurs potentiels ne se bousculaient pas au portillon. Car si Le Graët s'est rendu en Suède pour le barrage retour alors que la qualification semblait acquise, c'est bien qu'il sentait déjà qu'il devrait voler au secours d'un coach transparent aux yeux de ses hommes. Cette transparence justement, conjuguée à la suffisance et à l'aveuglement des joueurs rappelle ce qu'était encore le football français avant le France-Ukraine du 19 novembre. Ces Espoirs, presque tous titulaires en L1 à 21 ou 22 ans et seulement concernés par le maintien de ce statut individuel, n'en sont-ils pas les véritables représentants ?


Hamza HIZZIR

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